Que l’on aime ou pas la série Animal Crossing, tout être un tant soit peu intéressé par les jeux vidéo connait cette saga, de même que les compagnes(ons) des joueurs (à leur grand regret) pour ses musiques et « voix » typiques. Moi-même je n’ai découvert que récemment avec l’opus New Leaf sur 3DS mais j’ai été très vite conquise.
Pour les autres qui ne connaissent pas, imaginez une ville avec vous, petit habitant humain, entouré d’habitants en forme d’animaux qui vous parlent comme si de rien n’était, et dans laquelle vous aller devoir partir à la chasse aux papillons et à la pêche.
Au début du mois est sortie une nouveauté dans la saga, un spin-off plutôt qu’un nouveau jeu réellement, à savoir Animal Crossing Happy Home Designer (ACHHD pour les intimes), que l’on pourrait réduire à l’aspect « décoration d’intérieur » de New Leaf. J’ai craqué pour le jeu et même pour le pack avec la console et la coque exclusive, et j’ai pu bien le tester depuis deux semaines.
Embauche chez Nook Immobilier
Autant dans New Leaf, on arrivait par un train et on apprenait une fois sur place qu’on était le maire de la ville, autant dans Happy Home Designer (qu’on le nommera ensuite HHD pour faire plus court), on arrive en tant que petit(e) nouveau(elle) de Nook Immobilier, aux côtés de Lou, un nouveau personnage, pour le compte de ce cher Tom Nook qui ne se rappelle même pas de nous!
Le comble c’est qu’il ne sait plus comment on s’appelle ni à quoi on ressemble, il faut donc tout lui rappeler dès le début (moment de personnalisation de notre personnage).
S’ensuit une période d’essai où Lou, bien que dernière arrivée juste avant nous, nous montre comment faire notre nouveau métier d’agent immobilier et de décoratrice d’intérieure et les différentes possibilités qui s’offrent à nous.
Pour le premier exercice, elle nous demande même de décorer sa propre maison, toute fraîchement arrivée dans la ville qu’elle est! Il faut donc rejoindre sa maison vide au milieu de la ville (en fait on ne sait pas où est exactement sa maison), avec la voiture de fonction que nous avons à disposition.
Car point important dans le jeu, la ville entière, au-delà du centre, n’existe pas vraiment. On voyage de maison en maison sans se balader au milieu des arbres et des ruisseaux, sans papillons ni poissons. Même si c’était bien défini dès le départ, ça en aura déçu plus d’un (mais pas moi personnellement).
Dans un premier temps, seul l’intérieur est à décorer, histoire de ne pas trop nous perdre. Petit à petit des éléments supplémentaires sont débloqués, comme la décoration extérieure, la placement sur un terrain à choisir, le PC, ou encore le manuel des joyeux décorateurs. Ce dernier permettra de débloquer aussi plusieurs options, comme la personnalisation des portes et fenêtres, l’ajout d’objets au plafond (lustres, pancartes, ventilateurs et autres accessoires), des gyroïdes ou des œuvres d’art.
C’est donc parti pour décorer les maisons (jardin et intérieur) de nos habitants favoris, à partir du moment où ils viennent voir notre vitrine et qu’ils sont un minimum intéressés par notre travail d’agent immobilier.
Les journées se suivent et se ressemblent
Très vite, Lou nous apprend également qu’une décoration, quel que soit le temps qu’on a pris pour la faire, correspond à une journée complète, et qu’il ne nous reste plus qu’à rédiger notre rapport et à rentrer à la maison. Bon, en fait, il n’y a pas vraiment de rapport à faire, juste une sauvegarde, et on a pas vraiment de maison, tout du moins on ne la voit jamais (et on ne la décore pas non plus). Mais il reste possible de faire 2-3 activités avant de rentrer se coucher, comme aller visiter les maisons déjà décorées pour y prendre de jolies photos et les partager sur Miiverse ou les réseaux sociaux, ou y inviter d’autres personnages via les cartes amiibos, ou encore se balader dans le centre ville où siège Nook Immobilier, bien que ce soit assez vide au début.
Après cette première journée, Lou nous propose d’aller faire du démarchage en ville, et on croise Jon qui voudrait refaire sa maison. C’est ainsi reparti pour une séance de décoration, avec des nouveaux objets débloqués selon le thème de Jon.
Par la suite, les journées seront très similaires, avec une décoration à faire par jour, que ce soit via une demande expresse, un démarchage, un relooking d’une maison déjà faite, ou encore une requête spéciale (obtenue en accédant à la 3DS posée sur le bureau de l’étage).
J’arrive au bureau, je travaille, j’étudie un peu le manuel, je rédige mon rapport, je me couche… Mes journées sont passionnantes!
Un centre-ville à l’abandon
Dès les premiers jours, Marie (notre ancienne assistante en tant que maire, qui ne nous reconnait même pas non plus!) vient à l’agence pour nous présenter un projet pour la ville qui commence à abriter de plus en plus de monde, à savoir, rebâtir l’école. Et quand on se retrouve devant, on se rend compte qu’en effet, il y en a bien besoin !
C’est ainsi qu’on se retrouve avec plusieurs projets à faire pour que le centre ville redevienne un beau centre animé avec des commerces, une école, un hôpital, des bureaux, un hôtel, et encore d’autres bâtiments à construire petit à petit lors de nos journées (à la place d’une maison d’un habitant bien entendu). Cela vient casser un peu la monotonie et apporte un certain but au jeu, à savoir finir de construire le centre.
Une communauté en réseau et en cartes amiibos
Qui dit Animal Crossing dit visite des villes de nos amis via le wifi, n’est-ce pas? Que nenni! Cette option n’est pas disponible ici étant donné qu’il n’y a plus de ville à proprement parler.
Mais le wifi et le partage reste une partie conséquente du jeu, et à défaut de visites « réelles » d’une ville à l’autre, il existe le PC qui permet d’accéder au Réseau des Joyeux Décorateurs (RJD), à partir duquel il est possible de visiter et de noter les décorations des autres joueurs.
On est un peu dans le même principe que les visites oniriques, mais en beaucoup plus riche. Le joueur peut envoyer sa création sur le RJD dès qu’il l’a terminée, et tout le monde peut y accéder soit par code chiffré, soir par QRCode, soit aléatoirement.
Le RJD permet également de participer aux concours qui y sont organisés, comme celui sur les bonbons qui a ouvert au lancement du jeu.
Mais le service de communauté ne s’arrête pas là, et dès que nous ne sommes pas en construction à proprement parler, des icônes de partage sont accessibles directement via l’écran tactile, sans passer par le menu « home », afin de nous inciter à partager nos créations. Ces icônes incluent le Miiverse et le partage d’image via les réseaux (Twitter, Tumblr ou Facebook), malheureusement avec toute la lenteur que cela implique, bien qu’un effort ait été fait depuis les débuts du système.
Et j’ai gardé le meilleur pour la fin, à savoir l’utilisation des cartes amiibos Animal Crossing !
Bien qu’elles ne soient pas spécifiques au jeu, ACHHD est actuellement le premier et seul jeu compatible avec ces cartes qui s’achètent par paquet de 3 au prix de 5 euros… Chaque paquet contient une carte spéciale et deux cartes normales, c’est-à-dire une carte d’un protagoniste du jeu tel Tom Nook, Marie ou Kéké, et deux cartes d’habitants classiques du jeu que l’on peut retrouver devant sa vitrine.
Une liberté qui a ses limites
Malgré toutes les possibilités de personnalisation, il manque tout de même certaines choses, qui peuvent paraître futiles mais qui auraient pu rendre le tout encore plus plaisant, comme par exemple le fait de pouvoir placer l’entrée du jardin où on le voulait, et d’orienter la caméra dans le jardin, ou encore la possibilité d’ajouter les insectes et poissons dans leur milieu naturel, histoire d’avoir des papillons autour de nos bosquets, des grenouilles dans les étangs, ou encore des ligies sur les plages.
Cela reste des petits plus qui auraient été bien appréciables, mais pas indispensables non plus, et de toute façon il faut faire avec!
Mon avis : 6/10
Un jeu qui ne fera pas l’unanimité, que ce soit chez les fans de la série qui s’attendaient plus à un nouveau jeu Animal Crossing avec la totalité de son gameplay original, ou chez les néophytes qui ne s’intéressent pas du tout à la décoration mais qui souhaitaient découvrir la saga.
Toutefois, si on aime l’univers Animal Crossing et la décoration, le jeu se laissera jouer sans problèmes, mais attention toutefois à la monotonie du jeu qui risque de lasser.
Gameplay : |
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Une prise en main simple et bien guidée, d’autant que tout se fait au stylet. Toutefois, certaines options mériteraient d’être un peu plus détaillées ou au moins indiquées dans un manuel.
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Scénario : |
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Reconnaissons-le, le scénario est quasiment absent du jeu, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Je lui mets quand même un cœur pour la construction de la ville qui rythme un peu le tout.
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Bande sonore / graphismes : | |
Les musiques d’Animal Crossing sont toujours faites pour se sentir bien, dans ce monde sans soucis, et cet opus n’échappe pas à la règle. Un thème général assez entraînant, et une quantité de titres de Kéké disponibles pour décorer les maisons. Pas de surprises donc, ni bonnes ni mauvaises, et de même pour les graphismes qui sont identiques à New Leaf. | |
Durée de vie : | |
Le jeu promet de très longues devant sa console à décorer et redécorer les maisons de chaque personnage, qu’ils soient habituels ou spéciaux, sans oublier les bâtiments du centre ville. Seule la lassitude du jeu limitera le temps passé dessus.
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