Elles étaient là sur Wii, ou encore sur PC mais je ne leur avais encore jamais prêté attention. Les petites boules de Goo ont débarqué sur Nintendo Switch le 9 mars et m’ont emmenée dans leur monde. World of Goo raconte leur histoire, le comment et le pourquoi elles n’ont qu’une idée en tête, monter toujours plus haut !
Bienvenue dans le monde des boules de Goo
Qu’est-ce donc que ces petites boules noires qui frétillent dans tous les sens au sein d’une toile ? La Goo (car il m’a bien semblé que c’était féminin) semble être une substance étrange, formant des boules. Dans la nature, ces dernières sont plutôt calmes et ont une très forte tendance à somnoler. Mais lorsqu’elle sont ensemble dans une structure similaire à une toile, plus rien ne les arrête ! Elles s’animent, se rassemblent, et sont extrêmement vives. Et elles ont besoin de nous. Quelque chose se trame à World of Goo Corporation, et elles veulent aller voir ce qu’il s’y passe.
Pour cela, il faudra aller de niveau en niveau jusqu’au cœur du système. Ainsi, dans chaque niveau, un certain nombre de boules de Goo devront atteindre un tuyau sans vraiment savoir où cela les mènera. Mais comment ? Simplement en les utilisant pour agrandir la structure, en les sélectionnant, les faisant glisser jusqu’au point voulu et en lâchant. Si la boule de Goo n’est pas trop loin, elle s’accrochera à ses consœurs. Et ainsi de suite jusqu’au tuyau.
Mais il faut bien prendre garde à ne pas casser la structure, car les lois de la physique jouent un rôle très important dans le jeu. Un poids trop important à droite ou à gauche et la tour construite vacillera, pouvant même s’effondrer. Il ne restera plus qu’à tout recommencer… Pensez tout de même en premier lieu à annuler votre ou vos derniers coups. Cela est possible en touchant les petites mouches blanches qui se baladent dans le niveau et dont le nombre augmente en fonction de vos coups.
Si les premiers niveaux sont plutôt simples, il sera de plus en plus compliqué d’arriver au bout du tuyau avec le nombre de boules de Goo requis. Car même si les boules disponibles au début du niveau sont assez nombreuses, elles ne sont généralement plus libres une fois utilisées pour la construction de la structure.
Toujours plus haut
Ainsi, nous apprenons rapidement à former une structure à peu près solide avec des boules de Goo noires, toutes simples. Le tuyau à atteindre se trouvant juste au dessus, il « suffira » de bien les positionner jusqu’à son entrée. Le tout en essayant de ne pas trop en utiliser.
Dans chaque niveau, le nombre de boules recueillies, mais aussi le nombre de coup et le temps mis pour finir le niveau sont comptabilisés. Le défi sera de finir les niveaux en un temps ou nombre de coups record, ou en récupérant un maximum de boules de Goo. Un petit bonus, l’OCD pour « Critère de Distinction Obsessionnelle » corse un peu la chose. Mais celui-ci n’a strictement rien d’obligatoire. Et les débutants pourront se contenter de finir le niveau à partir du moment où le nombre minimum de boules requises est atteint. Mais les pauvres boules de Goo ne savent pas qu’une fois le tuyau atteint, elles ne reviendront plus jamais…
Les décors et les ambiances de chaque niveau sont très différents. Déjà au sein d’un même chapitre (le jeu en comprenant 4 + l’épilogue), mais encore plus d’un chapitre à l’autre. Certains niveaux seront en noir et blanc, d’autres en couleur, certains auront une nappe de brouillard immense alors que d’autres seront dans la matrice… Au fil des chapitres, l’histoire de ces boules de Goo et leur devenir nous est contée. Pour autant, les niveaux sont presque indépendants les uns des autres, la transition étant assez faible, et on ne sait pas trop comment tout ceci va se terminer. Jusqu’où faut-il aller ? Qu’y a-t-il ensuite ? Beaucoup de questions qui ne trouvent leur réponse qu’à la fin…
Tout ce que je peux vous dire, c’est que l’aventure commence dans les collines, et se termine à World of Goo Corporation, en passant par un grand nombre d’étapes. World of Goo Corporation est en fait une multinationale qui règne sur ce monde en utilisant la Goo pour fabriquer toutes sortes de produits. Malheureusement pour elles, les boules de Goo ne savent pas qu’avec cette curiosité qui les pousse à atteindre le tuyau, elles courent à une mort certaine.
Selon les niveaux, les boules de Goo que vous pourrez utiliser seront différentes. Il y en a de différentes variétés, mais leur but sera toujours le même : atteindre le tuyau. Les boules noires sont utilisées pour monter la structure, mais ne peuvent pas être réutilisées, contrairement aux boules vertes. Les rouges sont comme des ballons, et s’accrochent à une seule boule de la structure pour la surélever en fonction de son poids. Les bleues, semblables à des gouttes d’eau, ne permettent qu’une seule liaison et se retrouvent confrontées à la gravité. D’autres sont inflammables, résistantes aux pics, collantes…
Toute la difficulté du jeu réside dans la réflexion de l’atteinte du but avec les boules disponibles. Combien doit-on en recueillir, et lesquelles ? Tout le chapitre 2 par exemple est consacré à la beauté, et ce ne sont que les boules de Goo rouge avec des lèvres qui pourront être aspirées. ces dernières ne peuvent pas du tout interagir avec les autres, il faudra se débrouiller pour les amener jusqu’au tuyau avec les moyens du bord.
Mais rassurez-vous, en cas de soucis ou de doute, le peintre des pancartes est là !
Késako ? Le peintre des pancartes est celui qui écrit sur les pancartes. Jusque là rien d’exceptionnel, à la différence qu’il signe ses écriteaux, et surtout qu’il nous donne de précieux conseils. Parfois. A d’autres moments il s’interroge surtout sur ce qu’il se passe autour de nous, des boules de Goo et de la société. C’est un être très sensible qui fait ce qu’il peut pour sauver un maximum de Goo, et qui dispose de beaucoup d’humour. Il voit tout, mais ne peut rien faire hormis nous avertir.
Une aventure épique satirique et exigeante
L’aventure, il n’y a que ça de vrai. Et rien que la musique initiale nous met dans l’ambiance. Enjouée, on ne peut que s’attendre à de l’action, des rebondissements, jusqu’à atteindre le boss final. Comment ça, ce n’est pas vraiment ce qu’il se passe ? Effectivement, mais même si dans les faits ça ne se passe pas comme ça, dans notre tête c’est l’impression que ça donne.
Quelle course effrénée pour arriver à voir le bout du jeu et comprendre enfin ce qu’il se passe ! Tout au long de l’histoire, sous l’image du monde des Goo, se retrouve une critique de la société. Les multinationales, la beauté, la surconsommation, l’énergie, les réseaux… beaucoup de sujets sont finalement traités ici.
Le tout est incroyablement bien mis en scène et imagé. Les graphismes sont particuliers et peuvent ne pas plaire, mais ils sont très bien réalisés. Fins, soignés, colorés quand il faut, il n’y a pas de place au doute entre une boule de Goo ou un élément du décor. Et la musique qui va avec est tout aussi sublime. D’ailleurs, l’OST complète est disponible dès le début du jeu (et en téléchargement gratuit).
Si on parlait un peu du gameplay ? Le jeu a été pensé pour utiliser les différents modes de jeu de la console. Tous ? Non, pas exactement, enfin si, mais pas comme on pourrait le croire… Mode TV, sur table et portable sont jouables. Par contre, un seul Joy-Con est requis, ou alors c’est du tactile directement sur la tablette. Côté Joy-Con, la synchronisation est assez rapide, mais plutôt aléatoire, et passer de l’un à l’autre est parfois trop rapide et pas très pratique. Et si on utilise le Joy-Con droit mais qu’on veut prendre une photo, il faut tout resynchroniser… Personnellement je préfère très largement le mode tactile sur la tablette. Attraper une boule de Goo et la glisser à l’endroit souhaité est beaucoup plus facile.
Et pour l’entraînement, rien de mieux que la World of Goo Corporation, où les boules de Goo en trop (quand on en recueille plus que nécessaire dans les niveaux) se retrouvent. Il s’agit d’un lieu à part, qui n’a aucune dimension, d’espace infini. Le but ici est de faire la plus haute tour de boules de Goo. Il est possible de faire quelques essais pour voir le limites des structures, et de recommencer à l’infini.
Pour arriver au bout de chaque chapitre et de l’épilogue, il faudra s’armer de patience et faire preuve de dextérité pour amener les boules de Goo jusqu’au tuyau. Parfois avec minutie, parfois de manière plus rapide avant que tout ne s’effondre, mais toujours en gardant son mal en patience.
Mon avis : 8/10
Gameplay : Scénario: Bande sonore / graphismes : Durée de vie : Coup de coeur : |
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Editeur : Tomorrow Corporation
Supports : Switch (Wii, PC, Mac, Android, iOS)
Tarif Switch : 9,99 €
Jeu testé fourni par Tomorrow Corporation.
2 commentaires
très bon petit jeu ! Après Zelda je dois avouer avoir une période de creux surtout que j’ai la Wii U et que les jeux lego city ou Mario Kart j’ai déjà donné… en résulte une période assez dur où je n’accroche pas à l’univers de shovel knight et après avoir fait le tour de fast remix j’attends avec impatience les futurs annonces. Ce petit jeu est une bonne surprise !
Mais bon sang que je rêve de pouvoir insérer une cartouche de jeu dans ma switch !!!! Fais moi rêver Nintendo
Et oui, une très bonne surprise, que je ne connaissais pas avant la Switch!
Par contre je suis assez d’accord, la console manque de jeux en cartouche…