Forma.8 est un petit OVNI du studio Mixed Bad, que je n’avais pas vu venir. Je l’ai aperçu sur les réseaux sociaux et fus ravie de pouvoir l’essayer. Ce test arrive un peu en décalé, le jeu étant maintenant sorti depuis presque 1 mois, entre les vacances et la gamescom, mais c’est aussi parce que j’ai voulu prendre mon temps dans son exploration.
Accident de parcours en plein espace
La cinématique de début commence avec une navette dans l’espace, s’approchant d’une planète noire (l’image en bannière). L’intérieur est très calme, silencieux, mais une lumière rouge clignotante indique un problème technique. Une panne de carburant, ou d’énergie dans une des parties du vaisseau. Ailleurs, une multitude de petites boules noires avec des grands yeux blancs, des genres de mini sondes spatiales équipées de 2 lampes à l’avant, sont en cours de fabrication et sont dirigées vers la planète comme autant de petites comètes. Pourquoi ? Nul ne le sait, car il n’y a aucun texte explicatif. Seule l’imagination nous permet de dire qu’il y a peut-être une source d’énergie par là-bas, ou qu’il s’agit d’une erreur. Je ne sais pas.
Et puis on quitte toutes ces sondes pour se concentrer sur une seule d’entre elles, qui semble un peu perdue. Elle va très (trop) vite, tous ces signaux sont en alerte, et elle s’écrase sur la planète. Elle se « réveille » dans une pièce sombre, et fermée. C’est à partir d’ici qu’il est possible de la manier. Pour le moment, c’est uniquement un déplacement, rien d’autre. Mais on voit qu’elle se déplace facilement en laissant derrière elle un faisceau lumineux. Inutile mais joli. Il est même possible de s’amuser à faire des mini dessins sur le temps d’apparition du faisceau. Mais passons à la suite et dirigeons-nous vers la seule issue visible.
C’est le début d’une aventure Metroidvania. La sonde va ainsi parcourir un grand nombre de niveaux/salles reliés entre eux. Dans un premier temps, ce n’est qu’une balade un peu oppressante, dans des pièces sombres, étroites et silencieuse. Cette sensation restera tout au long du jeu, mais petit à petit, vous allez acquérir plusieurs pouvoirs en rencontrant certains de vos semblables. Au fur et à mesure, même s’il n’y a pas d’explications, un écran apparaît pour vous indiquer comment utiliser les nouvelles fonctionnalités. C’est ce même écran (accessible avec le bouton L) qui va vous permettre de suivre votre progression dans le jeu, niveau après niveau.
La case grisée est celle où la sonde se trouve, même si vous ne savez pas précisément à quel endroit du niveau. Cette carte est très utile pour savoir dans quelle direction aller pour accéder à la salle suivante. Mais ce n’est pas toujours possible immédiatement. Il est donc fortement conseillé d’avoir une bonne mémoire ou de prendre quelques notes si vous devez revenir à un endroit par la suite. Ce que je n’ai pas fait, et je m’en suis un peu mordue les doigts à la fin…
Sur le côté de la carte sont affichées les commandes, avec les pouvoirs et quelques autres indications et inventaire. Le premier pouvoir que vous obtenez, c’est un genre de sonar puissant, qui fait un certain bruit et une onde de choc autour de vous. Ce sera votre première attaque, mais aussi votre défense. Car si le milieu semble très calme, il va vite devenir hostile. Et petit à petit, au fur et à mesure de vos explorations, vous trouverez d’autres pouvoirs, comme des petites bombes à retardement ou une accélération… Ces pouvoirs seraient issus de l’esprit de vos congénères tombés au combat ? C’est l’impression que j’ai eu en constatant qu’ils s’obtiennent en touchant la version blanche de la petite sonde. A chaque pouvoir obtenu, l’écran du menu s’affiche pour vous montrer quel bouton utiliser pour l’actionner. Juste le minimum, rien de plus.
Sur l’image, les points rouges que vous voyez sont les ennemis. Donc très faciles à reconnaître. Si ce sont d’abord des sortes de petites puces qui se dirigent vers vous et que vous pouvez battre facilement avec 1 ou 2 attaques au sonar, les suivants deviendront bien plus compliqués et acharnés. Ils prendront la forme d’araignées, d’oiseaux, et bien d’autres formes plus ou moins conséquente.
Mais d’ailleurs, comment récupérer un peu de vie ? Tout simplement en passant sur les points blancs situés un peu partout dans les niveaux. Ils sont sous la forme de fleurs, dans des caisses à détruire, mais apparaissent également après avoir vaincu des ennemis. Même si ça semble très simple vu la quantité dans les niveaux, la présence d’ennemis coriaces pourra vous faire sombrer de temps à autre. Pas dramatique, cela vous ramène à l’entrée de la carte où vous étiez. Mais selon les salles, cela peut être plus ou moins problématique. Un conseil, ne pas hésiter à passer dans une salle proche quitte à revenir ensuite pour conserver un point de sauvegarde plus proche de votre position actuelle.
Et puis sur votre parcours, vous allez rencontrer des boss dans des salles dédiées. Ils demandent un peu plus de réflexion, mais une fois le système de victoire compris, le combat n’est plus très long. J’ai souvent arrêté le jeu faute de comprendre, et en revenant dessus plus tard tout s’éclairait et je pouvais passer à la suite. C’est assez frustrant, mais une fois le boss pris en main, on se rend compte que ce n’était pas si dur de le battre. Ils sont tous différents et assez ingénieux, demandant d’utiliser les derniers pouvoirs obtenus.
Un voyage poétique et mystique
Petit à petit, vous pourrez ainsi avancer dans les différentes salles et atteindre la sortie de ce labyrinthe géant pour essayer de regagner votre vaisseau originel… Le voyage sera parfois pesant, à cause d’une grande solitude et d’un silence omniprésent. L’impression d’être dans l’espace vous poursuit tout au long du jeu avec cette absence de musique de fond presque continue. Seuls quelques sons se font entendre de temps à autre (ce qui ne sera pas le cas dans l’espace en réalité). Vos attaques, les accélérations, mais aussi le bruit de certains ennemis ou éléments du décor. Vous n’entendrez pas grand chose d’autre. Mais en même temps, cela permet de mieux appréhender ce qui arrive.
Pour ma part, j’ai trouvé que la sonde n’allait pas assez vite, j’ai besoin d’un peu plus d’action. Heureusement qu’il y a la possibilité d’accélérer par la suite, même si ce n’était pas toujours suffisant. Les salles sont grandes, certaines très grandes, et il faut alterner entre long vol en ligne droite jusqu’à la prochaine destination, et session de combat au milieu d’un grand nombre d’ennemis. Mais au final, j’ai trouvé que cela donnait un côté très calme au jeu, poétique même. Ce n’est pas un jeu que l’on dévore à toute vitesse, mais plutôt qui se déguste et se contemple.
Les graphismes, bien que simples, sont tout de même beaux et détaillés. Les traits sont fins, avec le fond fixe entièrement noir, l’arrière-plan plutôt pastel, et les petites boules lumineuses, blanches ou rose. Le gros avantage de cette charte graphique, c’est qu’il y a peu de problèmes de contraste et qu’il est facile de visualiser les sondes alliées et ennemies. Au cours de son aventure, la petite boule noire va rencontrer un grand nombre d’ambiances différentes sur cette planète hostile. Si le début semble morose avec ses tons gris machine, la suite apportera son lot de couleurs avec des niveaux aquatiques (tout en restant assez sombres), d’autres très chauds, d’autres encore assez mystiques… Un aspect qui se retrouve de plus en plus au coeur de l’aventure, avec des objets à récupérer, sous forme d’écrous, mais dont je n’ai toujours pas compris l’utilité !
La panoplie de couleurs utilisée est au final assez grande, et se développe dans une certaine logique. Pour passer d’un univers à l’autre, seul un boss fait office de transition. Et puis à certains moments, vous vous retrouverez dans une salle particulièrement grande, et la caméra fera un zoom arrière pour vous montrer l’étendue de la scène. Prenez donc le temps d’admirer les paysages, mais surtout de vérifier chaque recoin. Car en étant aussi vastes, certaines salles cachent bien quelques trésors. D’ailleurs, même les petites recèlent de cachettes et passages secrets. Si certains semblent évidents, d’autres seront plus coriaces.
Mon avis : Bon, beau mais parfois frustrant
J’ai été surprise par ce jeu, que j’avais assez mal appréhendé au début. Il faut clairement le voir comme une petite oeuvre d’art et prendre son temps pour la contempler. Une fois ceci intégré, la lenteur du vaisseau ne semble plus si importante, et seule l’aventure visuelle compte. Je n’aurais qu’un seul conseil : prenez votre temps.
Toutefois, je dois dire que le manque d’explications m’a pas mal frustré. J’ai tendance à vouloir comprendre ce qu’il se passe autour de moi, et ici cet aspect est plus ou moins laissé à l’appréciation du joueur, qui devra faire preuve d’imagination. Ce n’est qu’en lisant quelques résumés à droite à gauche sur les sites officiels qu’on comprend que Forma.8 est (à priori) le nom de la sonde que le joueur contrôle par exemple. Cette absence fait néanmoins partie de l’ambiance poétique du jeu, et je ne la mettrai pas comme gros point négatif pour autant. Juste un petit manque. Mais du coup, je ne me suis pas sentie d’aller au 100% en retournant chercher les objets manquants. Vu que je ne sais toujours pas à quoi ils servent…
Editeur : MixedBag
Supports : Switch (PC- PS4 – Xbox One – Wii U)
Tarif Switch : 9,99 €
Jeu testé fourni par MixedBag.