Possesseurs de console Nintendo, vous connaissez forcément les Miis. Mais est-ce que vous les utilisez jusqu’au bout ? La 3DS inclut de base la Place Mii StreetPass avec une multitude de mini-jeux les incluant. Deux jeux y sont gratuits, dont Mii en péril, une sorte de RPG où tous les Miis rencontrés partent sauver une famille royale.
Il y a aussi Tomodachi Life, qui est un jeu à part entière permettant de gérer une ville pleine de Miis. Mais dans les 2 cas, le joueur est plutôt spectateur et n’a que très peu d’actions possibles. Miitopia mélange un peu le tout dans un jeu où vous allez pouvoir prendre plus de décisions. Comme pour Tomodachi, le jeu est d’abord sorti au Japon bien longtemps avant l’Europe, ce que j’avais trouvé dommage (j’aime beaucoup les jeux avec les Miis), mais ce fut ensuite chose réparée. Que vaut donc ce jeu ?
Il faut sauver Miitopia
Qu’est-ce que Miitopia ? C’est un monde paisible où les Miis vivent en paix et en harmonie. Mais un jour, un terrible malheur est arrivé, l’avatar du Mal est apparu et a commencé à voler tous les visages des Miis. Pour quoi faire ? Nous ne le savons pas encore. Toujours est-il que les Miis se retrouvent sans leur visage, c’est-à-dire sans yeux, nez et bouche. Ce qui est assez problématique. D’autant plus que ces visages ont été transférés sur divers monstres. C’est là qu’arrive notre Mii en héros ou héroïne, pour sauver le monde ! En fait non, pas vraiment. Nous ne sommes qu’un/e voyageur/se qui passe dans le coin, et qui se retrouve malgré lui/elle embarqué/e dans cette aventure. Ce personnage principal est à l’effigie du Mii que vous souhaitez. Le vôtre, celui de votre héros, peu importe. Personnellement, j’ai conservé le mien, histoire de me sentir encore plus motivée dans ma mission. Je parlerai donc d’un personnage féminin du nom de Seilin.
L’apparition des monstres aux visages de Mii a dérangé Seilin pendant son voyage. Prise de panique, elle se met à fuir vers la ville la plus proche, la ville d’Udébu. Alors oui, il y aura plusieurs autres villes, et elles auront toutes un nom similaire (la suivante étant la ville d’Akoté). Après avoir pu discuter avec toutes les personnes de la ville, l’avatar du mal survient pendant une discussion avec le maire, assez médiocre dans son rôle. Et là, petite pause dans l’action, il faut choisir quel Mii jouera ce rôle. Cette fois encore, il pourra être créé de toutes pièces, pris au hasard, ou bien choisi parmi les Miis de l’éditeur, de vos amis ou de votre ville Tomodachi Life (enfants compris) si vous disposez du jeu. Une fois chose faite, l’avatar du mal se met à voler les visages des habitants de la ville d’Udébu. Et c’est l’une des rescapées qui nous demandera de sauver son fils, en nous remettant une amulette porte-bonheur. L’aventure peut enfin commencer…
Les Miis en mode RPG
C’est grâce à cette amulette que la mission va pouvoir commencer. Par une magie très mystérieuse, une voix divine en sort, et permet à Seilin d’acquérir des pouvoirs, en choisissant une classe parmi 8. J’ai souhaité commencer en tant que mage, aimant bien la magie. C’est ici que le côté RPG commence vraiment. Des niveaux, des points de vie, des points de maîtrise pour les attaques spéciales, des gains d’expérience…
Par la suite, d’autres équipiers arrivent en renfort, guidés vers nous par cette voix divine. Un peu facile, certes, mais très utile. Pour chaque nouvel arrivant, il faudra lui assigner un Mii, et lui choisir une classe, avant qu’il soit intégré dans l’équipe. Le choix est vaste, entre classique comme des guerriers ou des prêtres, et insolite comme des cuisiniers ou chanteurs. Puis en avançant dans l’histoire, d’autres feront leur apparition, à ma grande surprise.
Comme dans tout RPG qui se respecte, nous avons ici :
- un objectif : sauver Miitopia
- un héros : Seilin
- un grand méchant : l’avatar du mal
- une aide mystérieuse (même 2 ici) : la voix divine, mais aussi un grand sage qui viendra souvent à notre rescousse sans prévenir, que j’ai attribué à notre cher Iwata
- des alliés pour former une super équipe
- des classes à attribuer
- de l’expérience à gagner
- des victuailles
- des équipements
- une carte
Au cours de leurs aventures, les membres de l’équipe vont beaucoup voyager, avec pour chaque pays un objectif à atteindre, qui les rapprochera de l’avatar du mal. Dans la première ville d’Udébu, c’est le roi qu’il faut aider, avec la princesse et ses histoires de coeur. Puis la ville d’Akoté, une oasis au milieu du désert, a d’autres problèmes, avec un mauvais génie qui rôde…. Et ainsi de suite. Pays après pays, Seilin et ses amis se dirigent vers le château de l’avatar du mal, pour le combat final.
Sur la carte, sont affichés les niveaux disponibles, faits et à faire. L’équipe se déplace rapidement d’un point à l’autre, et une fois le niveau ou le donjon sélectionné, c’est partie pour une balade à défilement horizontal dans un décor coloré et spécifique d’un coin du pays. Il n’y a rien de spécial à faire, les Miis avancent tous seuls. De temps à autre, des bulles illustrent leurs conversations ou leurs pensées, et cela n’a souvent aucun sens ! Les dialogues n’en sont pas vraiment, ce qui est assez comique mais un peu usant parfois. Et par moments, une cinématique les montre en train de se chamailler, de trouver quelque chose au sol, de se reposer… Ici, il sera possible d’agir sur certaines actions. Un Mii a le hoquet ? A vous de décider s’il faut lui faire peur ou pas. Et la réaction qui suivra sera différente à chaque fois.
Vous aurez également le choix du chemin si des embranchements se trouvent sur votre route. Pour terminer le jeu, il faudra avoir fait tous les chemins de tous les donjons, mais pas forcément de suite. Et puis surtout, des monstres se trouveront sur la route de l’équipe, et le combat commencera automatiquement. Il n’est pas possible de les éviter. Ces monstres sont des êtres qui vivaient paisiblement avant que l’avatar du mal vienne leur apposer un visage. A l’issue du combat, les monstres sont libérés et les visages rendus à leurs propriétaires.
La grande particularité des combats, c’est que même si l’équipe est constituée de plusieurs personnes, vous n’avez le pouvoir de décider les actions que pour votre personnage principal. Le reste du combat est automatique, que ce soit du côté des ennemis ou des autres équipiers. Du coup, même si les combats sont une grande partie du jeu, ils sont loin d’être difficiles. C’est même plutôt l’inverse. A chaque fois que c’était au tour de Seilin de jouer, j’avais le choix entre une attaque simple, une attaque spéciale parmi celles apprises, ou utiliser un en-cas pour restaurer PV ou PM. Même cette partie là pouvait être en automatique, le joueur n’ayant alors plus qu’à regarder le combat se dérouler sous ses yeux. Cela peut attirer ceux qui aiment rester spectateurs des jeux avec les Miis, mais je trouve que ce n’est pas l’intérêt du jeu.
La partie un peu plus technique des combats, c’est la gestion des points de vie de chacun. A tout moment, il est possible de placer un équipier à l’abri, lui permettant de se reposer un peu sans être touché par l’ennemi, mais également sans pouvoir attaquer. Si au début ça semble anodin, ça devient vite indispensable pour ne pas perdre un membre de l’équipe. Quoiqu’il n’y a pas de morts dans le jeu. La personne est seulement mise KO et revient au combat suivant, avec 1 petit PV.
Et puis il y a le côté fun. En fonction des relations entre les membres, il va y avoir de l’entraide, ou des coups en douce… Même si c’est généralement la première option qui prévaut, les disputes ne sont pas rares. Plus les membres vont s’apprécier, plus ils vont s’entraider. Ça commence avec une attaque toute simple en duo, jusqu’à la vengeance en cas de KO, en passant par le soin, le réconfort, ou l’encouragement, rendant par exemple les attaques plus puissantes. Comment faire pour renforcer ces liens ? Tout se passe dans l’auberge…
Simulation de vie au rendez-vous
Car il y a une vie en dehors des combats, et elle est bien fournie. Attention toutefois, nous ne sommes pas dans les Sims, ni même dans Tomodachi Life, et l’aspect gestion est tout de même très limité. A chaque fin de donjon, les équipiers se retrouvent dans une auberge, avec plusieurs chambres disponibles.
A vous de placer les Miis comme bon vous semble, sachant que chaque nuit passée renforce les liens des personnes dans une même chambre. Dès que l’affinité est suffisamment grande, elle augmente de niveau entre les 2 personnages, donnant ainsi lieu à des cinématiques et soutiens pendant les combats. Et même en dehors. Il peut y en avoir lors de l’exploration des donjons, ainsi que dans les chambres en elle-même. Pas de bébé dans le jeu, il ne s’agit que de simple amitié ! Mais parfois, les colocataires vont s’entraîner ensemble, raconter des rumeurs, ou l’un pourra même faire un cadeau à l’autre, sans que vous ne puissiez interagir.
L’auberge est aussi le moment de partager tous ensemble un bon repas. Au grès des combats, des nourritures étranges seront accumulées (steak de goblin, banshee-larmes, sashimeterre…) , et pourront être données à chaque Mii. Plusieurs paramètres entrent alors en compte. Tout d’abord l’affinité du Mii pour l’aliment en question. Comme dans Tomodachi Life, il aura ses préférences, et il vaudra mieux lui donner quelque chose qu’il apprécie. Mais la toute première fois, ce sera la grande surprise. Ensuite, et c’est tout de même le point le plus important, chaque aliment va renforcer une ou plusieurs caractéristiques du Mii (attaque, vitesse, défense…). Plus le Mii aime ce qu’il mange, plus l’augmentation des statistiques sera grande. Il faut donc penser à ces deux paramètres pour renforcer les Miis en fonction de leur classe, leurs forces et leurs faiblesses. Sachez toutefois que les priver de nourriture n’est pas non plus dramatique, ils ne semblent pas ressentir la faim, même l’estomac vide…
Dans Miitopia, pas de boutiques. Mais comment améliorer l’équipement des personnages alors ? Et bien ce sont eux qui décideront quoi et quand acheter. Les gains gagnés lors des combats pourront servir pour acheter de l’équipement ou des en-cas, mais uniquement si le Mii le décide. Une icône en forme de bourse vous le fera savoir. Le Mii vous informera de son souhait, à vous ensuite d’y céder ou pas. S’il veut une arme ou une armure et que vous procéder à l’achat, ce sera la version supérieure à l’actuelle, ni plus ni moins. Ainsi, pas de risques de perdre trop de temps à choisir entre une grande variétés de tenue. Mais le Mii peut tout de même vous réserver quelques surprises à ce niveau-là…
Enfin, c’est à l’auberge que vous pourrez faire une petite pause en jouant à des mini-jeux. Il en existe 2, toujours disponibles, jouables avec des tickets de jeu gagnés en répondant à des questionnaires de temps à autre. Le jeu de pierre-feuille-ciseau permet de gagner une certaine somme d’argent, mais est fortement contraint au hasard. J’y ai assez peu joué, je n’ai gagné qu’une fois et je n’ai pas préféré retenter pour doubler la mise. La roue de la fortune, 100 % gagnante cette fois, permet de gagner un en-cas, de l’expérience, un équipement, de la nourriture, voire même un voyage. Pour ce dernier lot, le Mii que vous choisissez part avec son compagnon de chambre sur une île pour passer un bon moment (rapide). Ils reviennent tous les deux plus heureux que jamais, ce qui augmente considérablement leur affinité.
Un jeu à votre image
Le gros avantage de ce jeu, c’est quand même de se faire plaisir dans un jeu sans prise de tête, avec tous vos Miis favoris. Vous pouvez mettre votre belle-mère en avatar du mal si ça vous chante, avoir Shakira comme meilleure amie, mettre en place une douce amitié entre Trump et Obama… Vous pouvez vraiment faire ce que vous avez envie. Et ce n’est pas limité qu’à votre équipe. Chaque personnage qui apparaît dans le jeu est personnalisable, c’est vraiment là où c’est intéressant. En dehors des séances de casting obligatoires, pour les équipiers et certains personnages importants, vous pouvez vous-même modifier tous les PNJ, que ce soit les habitants des villes, le photographe, le gourmet voyageur… (vous comprendrez en jouant de qui je veux parler). Même s’ils n’apparaissent pas pendant longtemps dans le jeu, vous pouvez ainsi vous sentir à l’aise en jouant dans un environnement que vous aurez façonné de toutes pièces.
Les Miis que vous intégrerez dans le jeu peuvent provenir de l’éditeur Mii, où vous avez crée vos premiers essais mais où vous pouvez également stocker des Miis de toute part via QR Code, du jeu Tomodachi Life (parents ou enfants issus du jeu), de Miitomo avec les Miis de vos amis, ou encore de vos amis 3DS. Si jamais vous n’avez pas trop d’idées, n’hésitez pas à aller sur des banques de données sur internet, qui recensent un grand nombre de Miis avec les QR Codes associés.
Pour ma part, je suis restée plutôt sobre dans mes choix, en mettant mon propre Mii comme personnage principal, quelques amis mais aussi des Miis de mes abonnés sur les réseaux sociaux en équipiers, histoire de rendre les premières vidéos plus attachantes. Ayant beaucoup aimé Tomodachi Life, j’ai utilisé plusieurs personnages du jeu, notamment pour l’Avatar du mal avec une fille hypnotisée, qui bavait et avec des yeux de folle. Pour certains personnages importants, je me suis un peu faite plaisir, avec quelques amis mais aussi des personnalités ou personnages issus de l’imaginaire. C’est de cette façon que j’ai nommé Georges Clooney Roi de la ville d’Udébu. Je n’en fus pas moins surprise quand je l’ai vu pour la première fois dans son nouveau rôle… Et s’agissant d’un personnage qui verra son visage disparaître pour atterrir sur un monstre, ça n’en est pas moins drôle, bien au contraire !
Mon avis : Bon, très fun mais un poil répétitif
Le début du jeu est très amusant. On se surprend à passer du temps sur des petits détails, à tester tous les chemins et tous les donjons, avant de se mettre à avancer plus rapidement. Puis le jeu devient un peu répétitif, avec certaines scènes qui reviennent souvent, mais ce n’est que temporaire, et il est vraiment conseillé d’aller jusqu’au bout. Le jeu propose même un after assez conséquent, ne s’arrêtant pas à la grande bataille contre le méchant avatar.
Si vous aimez les Miis et que vous souhaitez un jeu sans prise de tête sur 3DS, c’est parfait, que vous aimiez ou non les RPG. Car même s’il s’agit du genre principal du jeu, cet aspect n’est pas très difficile et peut être entièrement automatisé. Il faut surtout y voir un nouveau jeu avec vos Miis, où vous n’êtes pas que spectateur.
Editeur : Nintendo
Supports : 3DS (et associées)
Tarif 3DS : 39,99 €
Jeu testé fourni par Nintendo.