Le retour du professeur Layton sur 3DS après quelques années d’absence. Enfin, ce n’est pas vraiment le professeur, mais sa fille cette fois… Et elle est de la même trempe que son père, à parcourir les rues de Londres à la recherche d’énigmes à résoudre ! Le jeu fut disponible tout d’abord sur smartphone au début de l’été, pour venir sur notre console portable fétiche en septembre. ET c’est cette version que j’ai pu tester.
Petite introduction personnelle, il faut savoir que j’adore les jeux de réflexion, les énigmes, et donc les jeux de la série Layton. Pour autant, cela fait très longtemps que je n’y ai pas touché. Je crois n’avoir même jamais fait un seul opus sur 3DS, c’est pour dire ! Donc j’aurai du mal à comparer, à part dans les grandes lignes, mais vous aurez l’avantage d’avoir un œil à peu près neuf sur la licence.
Le retour des énigmes
Tout le monde connait bien le professeur Hershel Layton. Ici, l’histoire commence avec une scène d’introduction sous la forme d’un animé. Et on reconnait de suite la pâte de Level-5, avec ces graphismes caractéristiques des Layton précédents. Une petite fille voit son père partir. La fille, c’est Katrielle Layton. Le père, c’est le professeur. Un mauvais cauchemar pour la jeune fille, juste avant son premier jour de détective. Car à l’instar de son père parti, Katrielle adore les énigmes. Et c’est pour cela qu’elle a choisit d’ouvrir une agence de détective, afin de pouvoir aider les londoniens dans leurs soucis du quotidien. On la voit ainsi se préparer, faire le tour de la ville avec son vélo, poser des questions aux passants, puis se diriger vers l’agence de détective Layton.
Pendant qu’elle peaufine l’entrée de l’agence, et notamment la pancarte, elle entend une voix qui l’interpelle. Il s’agit d’un chien, qui parle ! Il lui demande son aide, mais avant, Katrielle doit résoudre une première énigme pour montrer ce qu’elle vaut. C’est aussi l’occasion de rencontrer Oliver, son assistant malgré elle, qui la suit partout. Et si l’affaire du chien qui parle n’est pas résolue de sitôt, le canidé décide de suivre les deux comparses, espérant une résolution de son affaire au plus tôt. Katrielle décide alors de lui donner le nom de Sherl, pour Sherlock Holmes.
Pour continuer dans la présentation des personnages, le joueur fait la connaissance de l’inspecteur Musot, qui vient réclamer l’aide de Katrielle pour une affaire de la plus haute importance : une des aiguilles de Big Ben a été volée ! Commence alors le tutoriel en lui-même, et le fonctionnement bien connu des joueurs de la licence. Une loupe s’affiche à l’écran, et il suffit de la déplacer à l’aide du stylet (et uniquement du stylet malheureusement) pour accéder aux actions, dialogues, énigmes cachées, pièces S.O.S et autres éléments cachés. A vous de voir si vous préférez avancer dans l’histoire en vous focalisant sur les dialogues, ou si vous avez envie de fureter un peu de partout à la recherche du moindre secret.
A la différence des autres opus, le jeu est divisé en plusieurs affaires bien distinctes. La toute première étant celle de Big Ben. Pour résoudre cette enquête, Katrielle doit parcourir les rues de Londres à la recherche d’indices. Tout d’abord en posant des questions aux passants, qui ne répondront qu’une fois une énigme résolue, puis en suivant des pistes que seule Katrielle connait. Pas de grande surprise avec les énigmes, elles sont tout ce qu’il y a de plus classiques pour un Layton. Certaines sont très simples, ne demandant que quelques secondes de réflexion, d’autres sont plus complexes. Mais cela va vraiment dépendre du joueur. Il y a de la logique, du calcul, de la représentation dans l’espace… De nombreux domaines de réflexion sont représentés à travers ces énigmes, et c’est bien là le point fort du jeu.
Que ce soit en cherchant par vous-même au gré des tableaux, ou parce qu’il s’agit d’une énigme forcée pour avancer dans votre enquête, le principe reste le même. Chaque énigme vous donne un certain nombre de picarats, représentant le score de l’énigme, nombre qui décroit à chaque erreur. Après un rapide contexte, l’énigme s’affiche, et c’est à vous de la résoudre. Cela peut être en écrivant une réponse (chiffres ou lettres), en plaçant des formes au bon endroit, en sélectionnant la personne désignée par les indices… Ce qui m’a un peu gêné pour certaines, c’est l’imprécision, ou plutôt la trop grande précision, de la réponse. Quand il s’agit de dessiner quelques chose ou de placer un élément au bon endroit, c’est parfois au millimètre près, et dans ce cas, difficile de comprendre que l’on fait une petite erreur mais qu’on est proche du but. Mais ce fut tout de même assez rare.
Et quand la réponse ne vient pas malgré des minutes (ou plus) de réflexion, il est possible d’acheter des indices à l’aide des pièces S.O.S. récupérées ici et là. Par contre, si vous ne trouvez pas la réponse malgré les indices, à vous de voir si vous préférez insister ou abandonner. Sachant que s’il s’agit d’une énigme obligatoire, vous devrez à un moment ou un autre y revenir pour avancer. La victoire n’est est que plus plaisante, quand on y arrive après avoir bloqué dessus. Et l’énigme se termine par une petite cinématique avec le personnage en charge de sa résolution.
Quand c’est pour avancer dans l’enquête, une fois l’énigme résolue, le dialogue reprend, et s’il n’y a plus d’action liée à l’enquête dans le quartier actuel, un autre devient disponible. Vous pouvez alors continuer à chercher des énigmes, pièces et autres éléments, ou passer à la suite. Mais rassurez-vous, le joueur n’est jamais perdu. Bien au contraire, le déroulement de l’enquête est très (trop même) guidé, et il est impossible de se tromper de chemin. Vous pouvez toujours aller voir ce qu’il se passe dans le quartier d’à côté, mais l’essentiel au final est de suivre les pointillés qui vous indiquent où aller. Et une fois dans le bon coin, les commentaires des 3 compères (Katrielle, Oliver et Sherl) finissent de vous aiguiller sur les prochaines actions. Pour ma part, c’est beaucoup trop guidé, j’aurais aimé être un peu plus libre de mes mouvements. Tâtonner un peu pour savoir où aller, et revenir en arrière si j’ai oublié un indice quelque part…
Plusieurs petites affaires sans lien apparent
Dans l’Aventure Layton, il ne s’agit pas de résoudre un grand mystère tout au long du jeu, mais de plusieurs petites affaires, sans lien les unes avec les autres, ou presque… Contrairement à son père, Katrielle décide d’ouvrir une agence de détective pour mettre à contribution ses talents dans la résolution d’énigmes. Les affaires qui lui sont proposées sont ainsi directement affichées dans l’agence. Pour la résolution d’une affaire, Katrielle mène sa petite enquête dans les différents lieux concernés, et résout les énigmes qu’elle croise sur son chemin. Et par moment, elle va avoir une révélation lui permettant de mieux comprendre l’affaire. Cela se traduit par un indice, à placer dans une sorte de puzzle (très très facile). Chaque affaire dispose de 6 indices, qu’il va falloir trouver pour la résoudre totalement. Et une fois le sixième indice trouvé, Katrielle résout toute seule l’enquête, sans nous demander notre avis…
C’est pour moi l’un des points négatifs du jeu. Cette absence totale d’interaction avec le joueur pour la résolution d’une affaire. Avec les multiples enquêtes, j’aurais aimé participer un peu plus à la résolution finale. Par exemple en devant sélectionner un coupable parmi des choix multiples, histoire de voir si mon raisonnement personnel était le bon. Même si cela n’influait pas sur le reste du jeu (ou alors en octroyant quelques bonus), ça aurait au moins eu le mérite d’impliquer un peu plus le joueur dans l’enquête et donc le jeu. Là, le joueur n’est que spectateur, que ce soit pour l’obtention des indices, qui ne sont qu’une résultante des énigmes, ou pour l’affaire complète, qui n’est au final là que pour justifier de placer des énigmes dans le jeu. On se croirait presque au cinéma…
Et puis, les affaires s’enchaînent les unes à la suite des autres, mais apparemment sans lien. Certains personnages sont récurrents, comme l’inspecteur de police, le maire de la ville, ou encore le couple d’amoureux qui n’agit pas dans l’histoire mais se retrouve régulièrement dans les quartiers d’enquête. D’autres sont essentiellement liés à l’affaire en cours. Mais même si cela est dit de manière plus ou moins discrète, les personnages principaux de chaque enquête sont reliés entre eux par leur appartenance à un groupe. Dans une des premières affaires, il est fait mention des « Sept Dragons« , soit sept personnalités les plus riches et influentes de Londres. Étonnamment, ce sont eux qui font tour à tour appel à Katrielle pour résoudre les énigmes. Cela pourrait être le seul lien avec le titre du jeu « le Conspiration des millionnaires ». Mais c’est sans compter la toute dernière énigme, qui se dote d’une sacrée révélation…
Je n’en dirai pas plus, ce fut pour moi le clou du spectacle. L’énigme qui a revalorisé le jeu alors que je le trouvais de plus en plus ennuyeux. Un mystère qui justifie enfin le titre du jeu. Une fin inattendue. Un secret révélé, auquel personne ne s’attendait ! Dans cette dernière affaire, les énigmes arrivent de manière beaucoup plus rythmée, l’histoire est bien plus prenante, et la conclusion… Elle m’a donné les larmes aux yeux. Toute la cinématique de fin est une grande surprise, que je vous conseille de vivre. De quoi se motiver pour terminer le jeu si vous sentez que l’ennui arrive.
Une bonne quantité d’extras
Dans tous les Layton, il y a les énigmes de l’histoire, mais il y a d’autres façons de réfléchir à côté. L’Aventure Layton avec Katrielle n’échappe pas à la règle, et propose un grand nombre d’extra de toutes sortes. Tout d’abord un aspect de personnalisation tout simple. Il est en effet possible de modifier le mobilier de l’agence de détective à votre convenance, en achetant divers meubles. Pour cela, il suffit d’utiliser des bons que vous gagnez toutes les 5 (ou 10, j’ai un doute) énigmes résolues. Et on se prend vite au jeu de vouloir tester tout un tas de possibilités, du sol au plafond, en passant par les rideaux ou le canapé.
Katrielle étant une demoiselle londonienne qui aime prendre soin d’elle, il est également possible de lui octroyer des tenues différentes. Pour cela, il faudra obtenir des pièces spécifiques, qui ne s’obtiennent qu’en les recherchant lors des enquêtes de quartier, de la même manière que les pièces S.O.S. Une fois ces pièces « design » trouvées, vous pouvez les échanger contre une tenue et la faire porter à Katrielle. C’est un détail, mais qui est assez sympathique. Les tenues sont variées, des plus strictes aux versions décontractées, en bonne demoiselle ou garçon manqué. Le seul petit reproche à ce niveau, c’est que la tenue n’est pas prise en compte dans les cinématiques du jeu, généralement les résolutions d’enquête. Comme si elle prenait le temps de se changer juste avant et après faire ses révélations.
N’empêche que les extras qui nous intéressent le plus dans un jeu de réflexion, sont les autres petits puzzles proposés. Mais il y en a aussi, rassurez-vous ! Je ne détaillerai pas tout, mais il y en a 3 au total, composés de 10 niveaux. Dans menu parfait, vous continuez votre travail de détective en aidant un restaurant, et en devant trouver le meilleur menu pour votre client. Avec Katalogue (l’orthographe est correcte), il vous faudra positionner des articles en boutique de telle sorte que les clients achètent tout sur leur passage, en fonction de leur préférence. Et le dernier extra met en scène Sherl, le chien parlant, dans un labyrinthe où il faudra le guider pour qu’il atteigne la sortie.
Et c’est bien sûr sans oublier toutes les énigmes quotidiennes téléchargeables, et faisables quand bon vous semble. Il y en a une centaine, certaines sont sur le même thème mais avec des difficultés croissantes. Une excellente idée quand on reste sur notre faim après les quelques énigmes d’une quête un peu trop longue.
Malgré un léger manque d’âme dans le jeu, on peut tout de même parler de ses beaux graphismes et de son humour. L’exploration des tableaux à la recherche d’indices, de pièces et d’énigmes est toujours agréable car il y a plein de détails à voir. Certains sont de véritables petits chefs-d’œuvre. Et puis l’humour… Chaque dialogue fait l’objet de dérision, de moquerie, de jeu de mots ! Parfois un peu lourd, mais il vous décochera souvent un sourire.
Mon avis : Bon, peut mieux faire mais une fin en apothéose
Très contente du retour de la série Layton sur 3DS. Malheureusement, cette joie fut de courte durée, car après quelques enquêtes, l’ennui a commencé à se faire sentir. Explorer les tableaux n’avait rien de très passionnant, et il était possible d’avancer rapidement dans le jeu sans trop s’impliquer. J’ai toutefois préféré continuer en essayant de trouver et résoudre un maximum d’énigmes. Et j’ai bien fait. Car une fois arrivée à la fin de l’histoire, lors de la dernière affaire, je suis restée bouche bée. Cette dernière enquête n’a rien à voir avec les autres. Pour moi, le jeu vaut le coup rien que pour cette fin. Et comme elle ouvre la voie pour une suite, on se donne rendez-vous dans quelques mois (ou années).
Editeur : Nintendo
Supports : 3DS (et associées)
Tarif 3DS : 39,99 €
Jeu testé fourni par Nintendo.