Un mélange entre un jeu de flipper et de plateforme, c’est la pari risqué de Villa Gorilla avec Yoku’s Island Express, un jeu qui est sorti notamment sur Switch depuis quelques mois. Et si vous suivez le blog depuis un moment, vous savez que c’est un jeu que j’attendais avec grande impatience. Un coup de foudre quand je l’ai vu la première fois, qui s’est confirmé lors de mon premier essais à la Gamescom 2017. Je l’attendais donc avec grande impatience, et j’ai attendu jusqu’à l’acheter en version physique.
Ce test vient un peu tard, j’ai terminé le jeu à 100% cet été, mais j’avais envie de trouver un moment pour vous en parler. Car il ne faut surtout pas laisser passer une telle pépite !
Un facteur en mission
Yoku est un petit bousier, qui arrive sur l’île de Mokumana pour remplacer le facteur en poste. Juste avant d’arriver, il ne le sait pas encore mais quelque chose de terrible s’est produit. Quelque chose qui change l’île, fait fuir les oiseaux, et cause quelques vagues qui projettent Yoku sur la plage, sa bouse toujours accrochée à lui. Dès ces premières images, on ne peut que remarquer la beauté des graphismes. Des dessins faits à la main, magnifiques et précis. C’est également ici que démarre le tutoriel. Une petite Switch s’affiche sur l’écran à chaque nouvelle indication de commande, ce qui est bien pratique.
En fait, l’ancien facteur, un ptérodactyle (plus facile pour se déplacer…), préfère quitter l’île car il est inquiet de ce qu’il s’y passe. Mais avant de partir, il donne à Yoku sa première mission, donner le vieux badge de postier à Nim l’interprète. Pas d’autres explications, mais cela va faire une base pour l’apprentissage de Yoku en tant que facteur. Qui est Nim ? On ne le sait pas encore. Où se trouve-t-il ? On a juste un aperçu de la carte très vague, le chemin entre Yoku et Nim étant masqué par des nuages (la carte non découverte est masquée tout au long du jeu).
Pendant qu’il poursuit son chemin, de nouvelles commandes apparaissent, et surtout, les premières phases de flipper arrivent. Elles sont très faciles s’accès, sur Switch il suffit d’appuyer sur les gâchettes ZR et ZL, la première (à droite) pour le levier orange, la deuxième (à gauche) pour les levier bleu. Quand le flipper est bicolore, les deux gâchettes fonctionnent.
C’est ainsi que Yoku se met à voler, sa bouse étant prise comme une boule de flipper, rebondissant sur certains éléments du décor. Des fruits se trouvent sur son passage, et vont permettre de débloquer certains leviers enchaînés. Mais très vite, Yoku se trouve face à une créature qui lui bloque le passage. Pour le laisser passer, il faudra lui apporter un champignon particulier. Cette mission et le chemin à parcourir jusqu’à Nim serviront de très bon entraînement au maniement de Yoku, et à la découverte de l’île et ses secrets.
Une fois arrivé jusqu’à Nim, on découvre ce qu’il se passe sur l’île. Un déicide a attaqué Mokuma, l’essence de l’île, une créature gigantesque qui est alors entrée dans un profond sommeil. La marque qu’il a récolté pendant l’attaque draine son énergie. Yoku a alors une mission de la plus haute importance : apporter des lettres aux trois chefs de l’île afin qu’ils viennent briser le sceau. Bien évidemment, les chefs vivent aux extrémités de l’île, et Yoku devra parcourir de longs chemins pour arriver jusqu’à eux. Entre temps, il va rencontrer de nombreux autres personnages qui auront besoin de son aide.
Flipper et plateforme font bon ménage
La grosse particularité de ce jeu, et ce qui a attiré mon regard la toute première fois, c’est son mélange entre phases d’exploration assez classiques, et phases de flipper dans la plus pure tradition. Je n’ai jamais été très douée en flipper, mais le voir en plein jeu de plateforme, c’est fort ! Et après une première prise en main, je suis tombée sous le charme. Le mariage est réussi, la parité est respectée, et le titre n’en est que plus dynamique.
Concrètement, comment cela se traduit ? Comme tout bousier qui se respecte, Yoku se balade en poussant sa bouse. Il ne peux pas sauter, mais seulement se déplacer à droite et à gauche. Pour aller vers les hauteurs, il doit s’aider des barrettes de flipper éparpillées à ici et là sur son chemin. On l’a vu, leur maniement est très simplifié, et cela lui permet d’avancer tranquillement. Enfin tranquillement, attention quand même, car une fois en l’air, tout peut aller très vite ! Accélérations, rebondissements, blocages, il va falloir prendre garde à ce qu »il se passe autour de vous, même si vous n’avez pas la main sur Yoku quand il est en l’air.
Mais je pense que ce serait bien trop facile si ce n’était qu’un petit jeu de plateforme linéaire, même en devant envoyer en l’air notre petit facteur avec un flipper. Non, Yoku’s Island Express est bien plus que ça ! Lors de votre aventure, vous entrerez dans des tableaux plus complexes, dont vous ne pourrez pas sortir si facilement. Ici, vous aurez vraiment l’impression de vous retrouver face à un flipper d’antan. Des couloirs arrondis, des fruits éparpillés dans ces mêmes allées, des points lumineux à traverser pour les actionner…, mais surtout des flippers un peu de partout, sans oublier les 2 principaux en bas de l’écran.
Difficile de bien vous représentez la scène quand vous ne l’avez pas encore vécue, donc voici ce que ça donne.
Ces séquences sont particulièrement plaisantes, je me suis beaucoup amusée. Mais elles m’ont aussi causé beaucoup de soucis. Comme je le disais, je suis nulle en flipper à la base, et c’est dans ces moments-là que je le regrette un peu. Car ces passages demandent une certaine dextérité. Il faut gérer la puissance de la frappe, et surtout le bon timing. Dois-je activer le flipper quand la boule est à l’extrémité droite, gauche, au milieu… ? Je ne vous cache pas que pour réussir à vous sortir de là, il faudra parfois beaucoup de persévérance. D’autant qu’il n’y a pas toujours qu’une seule sortie possible…
Le jeu comporte quelques passages secrets qu’il vous faudra découvrir, mais je peux déjà vous parler des trous en bas du flipper. Sur une machine originale, quand la bille tombe entre les gâchettes, c’est terminé. Dans le jeu ce n’est pas exactement pareil. Déjà, il n’y a pas de vies. Yoku ne peux pas mourir, mais seulement se faire mal, ce qui lui cause une perte de fruits. Et comme il n’y a pas d’ennemis en dehors des boss, les risques sont minimes. La seule façon d’être blessé, c’est de tomber dans les ronces en bas du flipper. Mais je vous conseille de le tenter de temps à autre, les ronces ne sont pas toujours visibles de prime abord, et elles peuvent ne pas y être pour révéler un passage…
Plus qu’un simple jeu de plateforme, Yoku’s Island Express est un metroidvania dans un monde complètement ouvert. Il n’y a pas de niveau à proprement parler, mais des régions dans la carte immense de Mokumana. Au cours de son aventure, Yoku va obtenir des objets ou des capacités qui vont lui permettre d’accéder à de nouveaux lieux et autres régions de l’île.
Le premier objet fort utile est donné dès le début. Il s’agit d’un sifflet. Drôle d’objet pour un facteur, mais vous verrez vous ne pourrez plus vous en passer ! Il peut débloquer de nombreuses situations, casser des petits rochers plein de fruits, réveiller certains personnages… Puis vous apprendrez à nager sous l’eau pour accéder aux profondeurs, ou vous aurez la possibilité d’aspirer les limaces qui se trouvent sur votre passage. Attention, elles explosent ! Elles ne vous causent pas de dommages, mais vous projettent assez loin et pas toujours où vous voulez…
La palme des améliorations vient tout de même à l’Apiligne qui permet de voyager sur la carte aux endroits déjà visités de manière beaucoup plus rapide. Elle n’est pas aussi efficace qu’un téléporteur, mais permet de profiter pleinement du paysage et de la musique ! Comme beaucoup de moyens de transport rapides, elle ne sera pas ouverte tout de suite, mais dès qu’elle sera disponible, elle vous ouvrira en plus la voie à des lieux inaccessibles par d’autres biais.
100% coup de coeur
Et justement, ces endroits jusqu’à présents inaccessibles vous intéresseront probablement pour terminer complètement le jeu. Pour ma part, je ne suis pas grande amatrice des jeux trop longs, ni des 100% interminables. Si je continue le jeu après avoir vu la fin, c’est qu’il me plait. Et pour Yoku’s Island Express, c’est encore au-delà de ça !
Du début à la fin, j’ai eu l’impression de jouer dans une oeuvre d’art. Le jeu est entièrement dessiné à la main, et que ce soit la verdure, la mer ou les profondeurs plus sombres, tout est magnifique. Rarement je n’ai eu un coup de coeur pareil pour la direction artistique d’un jeu. Et cela va avec la bande son. Elle n’est peut-être pas exceptionnelle, mais se marie parfaitement avec les scènes correspondantes. Entraînante quand il le faut, plus calme à d’autres moments, elle est toujours bien choisie. Je vous laisse avec le trailer de lancement pour vous donner une idée. Là encore je suis tombée sous le charme, et bien que je ne sois pas une adepte des OST en boucle, je me suis surprise à écouter celle-ci en boucle. A la fois reposante et apaisante, j’aime beaucoup l’écouter en fond, et ça me redonne à chaque envie de me remettre au jeu !
Mais comment prolonger la durée de vie du jeu (qui n’est malheureusement pas énorme, comptez une petite dizaine d’heures, un peu plus avec le 100%) ? Il faut savoir que selon votre degré de complétion du jeu, vous aurez 2 fins possibles. La première une fois que vous aurez découvert ce qu’il se passe sur l’île de Mokumana, alerter les 3 chefs de village et combattu le boss de fin. C’est la fin « classique » du jeu, et il vous est tout à fait possible de vous arrêter là. Mais pour moi c’était hors de question, il m’en fallait plus. Je ne voulais surtout pas arrêter de jouer, c’était bien trop tôt !
Peut-être aurez-vous remarqué certaines zones sur la carte ? Peut-être êtes vous passés dans un endroit étrange où un œuf géant était entouré de plusieurs torches ? Peut-être certaines d’entres elles étaient déjà allumées et d’autres non ? Que se cache dans cet œuf ? Je ne vous le dirai pas… Pour le savoir, il va falloir parcourir l’île de fond en comble pour y trouver tous ses secrets. Et quand je parle de secrets, je parle avant tout d’osillons, un mélange entre un petit oiseau et une racine, qui sont éparpillés sur l’île. Parfois très visibles et facilement attrapables, certains sont très bien cachés et vont vous donner du fil à retordre. Mais ils sont tous accessibles avec un peu de réflexion, et le déblocage de certaines capacités.
La plupart d’entre eux se trouveront sur votre chemin et ne vous demanderont pas de grands détours, mais d’autres vous demanderont de parfaitement maîtriser le flipper en faisant passer Yoku dans des passages moins évidents, ou de vous déguiser un peu. C’est la petite touche finale colorée dont je voulais parler. Dans le village principal, vous verrez un labo qui vous permettra de colorer votre bouse, à condition que vous apportiez les boules de couleur correspondantes. Vous pourrez vous amuser à habiller votre bouse de toutes sortes de couleurs ou motifs, et certains vous seront très utiles.
Mais si la chasse aux osillons vous donnera accès à la deuxième fin du jeu, il y a d’autres secrets sur l’île qui n’attendent que d’être révélés, et des missions qui vous seront confiées et qu’il faudra mener jusqu’au bout, si vous voulez être un parfait agent de la poste !
Editeur : Team17 (développé par Villa Gorilla)
Supports : Switch (PC, PS4, XBox)
Tarif Switch : 19,99 €