Étant très friande des jeux de réflexion, Baba is You m’a interpellé dès son annonce. Il était présenté comme un jeu avec des éléments de texte à déplacer pour façonner nos propres règles, et une direction artistique assez minimaliste et un semblant enfantine. C’était assez vague mais les quelques séquences montrées étaient suffisantes pour me rendre très impatiente. Le jeu faisait d’ailleurs partie de mes attentes pour 2019 après un léger retard !
Ayant eu le jeu en test depuis environ 15 jours, j’ai pu le découvrir tranquillement. Jusqu’à me retrouver bloquée sur certains niveaux. Le test d’aujourd’hui n’est donc pas sur un jeu entièrement terminé, mais je pense en connaître suffisamment pour pouvoir vous en parler tout de même.
L’importance des règles
Comme une image vaut souvent mieux que 1000 mots, je vais commencer par vous présenter le tout premier niveau du jeu.
En général, chaque jeu permet au joueur de prendre le contrôle d’un personnage, d’un objet… de quelque chose qu’il va pouvoir déplacer ou manipuler. Dans Baba is You, comme son nom l’indique, et comme on le voit sur l’image, vous allez incarner Baba, un petit animal blanc, semblant avoir été dessiné par un enfant de 4 ans (ce qui n’enlève rien à son charme !). Le but du jeu est d’atteindre ce qui vous fera gagner. Ici, c’est le drapeau, comme la plupart du temps. Pour l’atteindre, il suffit de pousser les rochers, facile.
Les règles de chaque niveau sont précisées directement dans le niveau, et elles changent sans arrêt d’un niveau à un autre. Elles sont uniquement en anglais, mais elles sont très simples. Vous retrouverez un sujet, un verbe, et un attribut, généralement encadré, qui pourra être un autre nom, verbe ou adjectif. La phrase qui en résulte n’est pas très exacte grammaticalement parlant, mais elle est suffisante pour qu’on puisse la comprendre. Ainsi, vous aurez des « Baba is You » indiquant que vous contrôlez Baba, « Flag is Win » quand il faut atteindre le drapeau pour gagner, ou encore « Wall is Stop » quand les murs joueront leur rôle et vous empêcheront de passer. Il est important de prendre quelques secondes à chaque début de niveau pour toutes les visualiser.
Attention, parce que certaines d’entre elles vont vous retourner le cerveau. Un peu comme pour la cuisine moléculaire, un objet ou un élément du décor que vous connaissez bien n’aura peut-être pas la fonction attendue. Si une méduse peut vous faire disparaître, elle peut également devenir une clé pour ouvrir une porte, qui peut elle-même ressembler à un rocher… Vous commencez à voir le principe ? Ce n’est pas le genre de jeu qu’il est facile d’expliquer avec des mots, bien qu’il soit constitué de mots justement !
Les règles sont faites pour être changées
Maintenant que les règles de chaque niveau sont bien établies, je dois vous dire quelque chose d’important. Vous allez pouvoir les changer, et en faire ce que vous voulez, ou presque ! C’est là que ça devient intéressant. Parce que de prime abord, impossible d’atteindre le drapeau quand on voit le niveau s’afficher. La seule règle immuable qui n’est pas écrite mais qui est toujours valable, c’est que vous pouvez pousser les éléments du texte, s’ils ne se retrouvent pas bloqués par le décor.
Vous devrez ainsi transformer les phrases existantes en d’autres qui vous arrangeront mieux.
Alors, qu’en pensez-vous ? Vous êtes Baba, le drapeau n’a pas encore d’attribut, mais les murs vous bloquent. Cassez la phrase « Wall is Stop », et vous verrez que les murs ne vous seront plus d’aucune gêne ! Ensuite vous n’avez plus qu’à choisir comment gagner. Vous pouvez faire en sorte que ce soit le drapeau ou bien les murs gagnent, donc c’est au choix. Vous y êtes ?
Au fil des niveaux, les mots disponibles deviennent plus nombreux à l’écran, et donc les possibilités également. C’est une sacrée gymnastique que vous allez devoir effectuer pour trouver comment gagner. Mais c’est ce qu’on aime dans les jeux de réflexion, non ?
Exploration du monde
Dans Baba is You, il n’y a pas de scénario a proprement parler. Le tout premier niveau tutoriel est amené sans introduction quelconque, puis on se retrouve sur une très jolie carte. Celle-ci présente quelques niveaux numérotés, puis d’autres cases encore non découvertes.
Passés les premiers niveaux qui servent de tutoriel et de vitrine de possibilités du jeu, on arrive dans une première aire, qui contient elle-même plusieurs niveaux. Les reliefs de la carte générale correspondent aux thèmes de chaque aire à découvrir. La première étant une aire aquatique, avec un certain nombre de niveaux, dans une ambiance très marine.
L’intérêt de la carte, c’est de varier les niveaux. Chaque thème dispose de ses objets, décors et mélodies spécifiques. Des fleurs et des arbres en forêt, des méduses et des algues en milieu sous-marin, des lunes, des nuages et des étoiles dans l’espace… Même si le principe reste le même, cela permet de ne pas avoir un jeu trop répétitif, ce qui est souvent le cas avec des jeux de réflexion.
A savoir qu’il n’y a pas d’ordre particulier pour faire les niveaux disponibles. Dans la grille, chaque niveau terminé ouvre les suivants, et octroie un pétale de fleur. Je n’ai pas encore compris leur intérêt cela dit. Une fois un certain nombre de niveaux résolus dans l’aire, elle est considérée comme terminée, et on obtient une fleur entière. Ce sont ces fleurs qui vont pouvoir débloquer les aires restantes.
Pour ma part, j’ai avancé petit à petit, en essayant de résoudre un maximum de niveaux dans chaque aire, puis en passant à la suivante dès que c’était possible. J’ai ainsi pu explorer une grande partie de la carte, même si 2 ou 3 aires me sont encore interdites. Les mots deviennent plus complexes, plus nombreux, et la réflexion doit être encore plus poussée.
Quelques exemples de mots que vous allez retrouver :
- Sujets : Baba, Keke (un autre petit personnage, rouge lui), Flag (drapeau), Rock, Jelly (méduse), Water, Wall, Pillar (pilier), Skull (crâne), Crab…
- Verbes : Is, Has (possède, donc va dévoiler s’il est détruit), Make
- Attributs : You (que vous allez donc contrôler), Win (victoire), Stop, Sink (fait couler), Death (mort), Push, Move (bouger), Shut (fermé, il faut une clé), Open (ouvrir), Float (flotter)…
En dehors des verbes, il y a énormément de mots différents. La barrière de la langue peut rebuter un peu, surtout quand on avance dans les niveaux. Mais il est facile de comprendre ce qu’on attend de nous après quelques essais à tâtons si besoin et déductions de ce qu’on connaît déjà, donc il ne faut vraiment pas s’inquiéter sur ce point.
Mais comme tout jeu de réflexion, il n’y a pas lieu de se presser. Je vais continuer de prendre quelques minutes de temps à autre pour tenter de résoudre un nouveau puzzle. J’ai remarqué que lorsque j’insiste, je ne m’en sors pas car je n’arrive pas à sortir de ma réflexion initiale. Mais si je reviens plus tard, je revois le niveau avec un œil nouveau et parfois j’y arrive (mais pas toujours…).
Et même si le jeu n’est pas facile, on y revient avec plaisir pour son ambiance joyeuse et relaxante, que ce soit par ses graphismes simples et colorés jusqu’à chaque mot, ou la bande son. Je n’en ai pas trop parlé car elle n’est pas inoubliable, mais elle colle parfaitement au jeu. Elle peut toutefois paraître un poil stressante par moments, quelques mélodies étant assez aiguës, mais elle reste toujours calme. Les bruitages jouent également un petit rôle, même s’il est possible de jouer sans le son. On peut remarquer un son différent selon que l’objet coule, est détruit ou ouvre une porte par exemple. Des petits détails qui font la différence.
Si vous préférez découvrir le jeu en vidéo, je vous laisse également avec le stream « découverte », 2h de jeu intenses, depuis le tutoriel jusqu’à l’exploration de la carte.
Editeur : Hempuli
Supports : Switch (Steam)
Tarif Switch : 12,49 €
Jeu testé fourni par Hempuli.