Haven est un jeu que je n’ai pas regardé de suite. Peut-être la couleur rose un peu trop présente, que j’ai tendance à fuir ? Puis lors de la réception des mails pour les prises de rendez-vous à la gamescom, je m’y suis un peu plus intéressée, et je me suis dit qu’il fallait que je le tente. Le jeu est développé par le même studio (The Game Bakers) qui a fait Furi, un jeu d’action qui a eu beaucoup de succès, mais que je n’ai pas fait non plus. Il ne me tentait pas, n’étant pas mon style de jeu.
Avec Haven, les développeurs ont voulu changer un peu de thème, et partir sur quelque chose de bien plus doux. Un jeu que les joueurs pourraient faire comme une pause entre tous les gros jeux AAA. Ils sont donc partis sur l’histoire d’un couple en fuite en plein espace.
Editeur : The Game Bakers | Plateformes : Switch, PS4, PC (Steam) |
Développeur : The Game Bakers | Date de sortie : 2020 |
Le scénario
Imaginez-vous avec votre moitié, sur une planète inconnue. L’air est respirable, tout semble beau et paisible, mais vous êtes tout de même seuls loin de tout. C’est le cas de Yu et Kay, un couple très amoureux et très lié. Ils ont décidé de s’échapper de leur planète initiale pour rester ensemble, et ont donc décidé de vivre leur vie dans cet environnement étrange. Le côté un peu atypique, c’est cette vie de couple, quotidienne et très classique, et cette complicité entre les 2 personnages, qui font partie intégrante du jeu. Des petites scènes anodines qui paraissent futiles, mais qui apportent la profondeur au jeu.
Le quotidien de Yu et Kay se résume donc à se lever, explorer les alentours à la recherche de nourriture (il semblerait qu’il n’y ait pas grand chose d’autres que des pommes endémiques), cuisiner, manger ensemble, se doucher, dormir, et partager quelques moments intimes (mais nous n’en voyons pas trop rassurez-vous, du moins lors de la démo…).
A l’extérieur, le monde semble assez vide, et surtout très vaste. Yu et Kay ont un mode de déplacement assez particulier, ils glissent (« glide ») au-dessus du sol. Cela fonctionne avec un carburant disponible un peu partout sur place (quelle chance), une énergie bleue sur laquelle il faut passer pour la collecter. Je reviendrai sur le sujet dans la partie jouabilité.
Cette vie presque idyllique (étant donné les circonstances), se retrouve tout de même vite chamboulée suite à une secousse qui les sépare de leur vaisseau. Ils découvrent alors des ponts invisibles qui relient les différents endroits de la planète, et des lieux infestés d’une sorte de boue rosâtre rendant les animaux agressifs et polluant l’environnement. Comme une marée noire, mais en rose, et sur la terre ferme. S’ensuivent alors des combats avec un système un peu différent de ce qu’on a l’habitude de rencontrer. Il est également possible de la nettoyer en glissant par-dessus, mais cela consomme l’énergie accumulée.
Le couple n’est jamais séparé. Tout du moins dans la démo, mais rien ne dit qu’il seront ensemble à chaque moment du jeu, même si c’est le but principal. Ils vont donc pouvoir, et devoir s’entraider lors de ces combats. Attaques plus puissantes, combinées ou boostées, protection de l’autre… Les 2 personnages seront à gérer en parallèle pour venir à bout des adversaires.
La démo a pris fin sur un combat contre une créature un peu plus puissante. La victoire permet de pacifier et de nettoyer complètement la zone contaminée. Nul doute que de nombreuses péripéties attentent encore Yu et Kay avant qu’ils n’arrivent à retrouver leur vaisseau. Sans compter que ceux qu’ils fuyaient devraient apparaître tôt ou tard pour venir les chercher…
La direction artistique
Les personnages ont un côté animé qui me plait bien. J’ai immédiatement pensé au manga Deadman Wonderland et le personnage de Shiro en voyant Yu, ainsi qu’au jeu Gravity Rush (que je n’ai pas fait). Il faut dire que même s’ils ont voulu faire un jeu unique (et c’est réussi), de nombreuses inspirations se ressentent dans les images et le gameplay. Persona et Journey seraient les principaux, mais je ne me risquerai pas à commenter ce point avec des licences que je ne connais pas. La façon de glisser pourrait également avoir une petite origine dans Mario Kart…
Les graphismes m’ont immédiatement plu. Colorés, avec un contraste assez fort par moment, et un ensemble lissé, sans contours. Les décors sont grandioses et superbement dessinés. Avec des teintes de bleus et de roses principalement (un peu trop rose par moments pour moi, mais j’arrive à passer outre). L’extérieur est un peu vide, mais ça renforce le côté planète inconnue, et pousse à l’exploration. Et cette sensation de grandeur et d’espace est vraiment grisante. Pour autant, chaque brin d’herbe est distinct, les montagnes au loin sont bien détaillées, tout ce travail manuel est particulièrement réussi.
L’intérieur n’a rien a envier à l’extérieur. Tout y est bien détaillé, même si la taille du vaisseau et les conditions de vie rendent l’ensemble un peu sombre le plus souvent. Chaque pièce est visitable et utile à un moment ou un autre. Là encore, je ne parle que de ce que j’ai vu dans la démo, vu que le vaisseau devient rapidement inaccessible. Mais plusieurs activités étaient faisables dans le vaisseau, notamment de la cuisine pour obtenir de la nourriture, ou des soins, et quelques réparations mécaniques.
Et le petit plus ultra mignon, ce sont les temps de chargement, qui représentent quelques moments de la vie de couple. Un baiser, une chamaillerie, un repas… J’ai trouvé ça super attendrissant, alors que ce ne sont que des images qui sont là pour nous faire patienter.
Par contre, je n’ai pas de grands souvenirs de la bande son, et je n’ai rien noté à ce sujet. Une bonne musique de fond qui ne perturbe pas le déroulement du jeu, un peu électro et pas désagréable du tout. Les dialogues quant à eux sont entièrement doublés. Ils sont en anglais, mais les textes seront disponibles en français.
La jouabilité
Dès les premiers instants à l’extérieur, j’ai eu un peu de mal à maîtriser le glissement. Ça va plutôt vite, et mais un tutoriel nous explique les bases des commandes. Le glissement, les virages serrés, les demi-tours… Après quelques minutes ça va déjà mieux, même si j’ai encore des progrès à faire. A savoir qu’il est tout à fait possible de marcher, mais le jeu est clairement fait pour glisser. Que ce soit par la grandeur de l’environnement, les énergies à cumuler uniquement en glissade, et par la suite, les boues roses qui se purifient en partie en glissant par-dessus.
A l’intérieur, il vous suffira d’aller d’une pièce à une autre, de faire quelques actions (seul ou ensemble), et de discuter avec votre moitié. D’ailleurs, vous pourrez à tout moment passer de Yu à Kay comme bon vous semblera. Il n’y a pas de sélection définitive. Au cours de leur dialogue, vous aurez quelques choix à faire. Rien de très contraignant, mais il pourra y avoir quelques impacts dans la suite de l’histoire. Pour savoir à quel point, il faut faire le jeu, mais ça m’a rendu très curieuse.
En parallèle, certaines actions qui sont faites ensembles, ou l’un envers l’autres, permet de remplir une jauge d’expérience, qui va renforcer leur complicité, et leur puissance.
Les combats sont peut-être ce qui demandera le plus d’adaptation. Malgré ce qu’on peut penser, le jeu est avant tout pensé pour être joué en solo, même s’il est possible de jouer à 2. Mais pendant les combats, les deux amoureux sont présents et sont plus ou moins jouables en même temps. Comment ? En maintenant le bouton appuyé selon l’action voulu. Yu avec les boutons à droite, Kay ceux de gauche. Un peu d’asymétrie. C’est pas évident, mais j’aime beaucoup.
Je pense qu’il faudra plusieurs combats pour vraiment comprendre le fonctionnement des différentes attaques. Il en existe plusieurs pour chaque personnage (le blast et l’impact), et elles peuvent être complémentaires ou combinées. A vous de voir lesquelles sont le plus efficace selon l’ennemi que vous avez en face. Il faut jongler entre les attaques, la protection de l’autre, et la possibilité de pacifier l’ennemi. Cette dernière étape sera essentielle pour finaliser le combat, avant que la créature ne recouvre ses esprits.
Pour ce qui est des adversaires plus puissants, le type de combat sera un peu différent, et les attaques seront faites en duo directement. Mais dans ce cas, il faudra surtout être coordonné des 2 côtés pour réaliser une attaque puissante. Et si vous vous demandez comment voir la barre de vie de vos amoureux, il n’y en a pas. Mais observez bien leurs énergie, elle change de couleur selon leur degré de fatigue.
La démo s’est finie un peu trop vite pour moi, et j’ai terminé avec une petite erreur qui nous a obligé à relancer le jeu. Quand je disais que je ne maîtrisais pas encore le glissement… Sans le vouloir, je me suis retrouvée sur un de ces ponts invisibles, avant même d’avoir fait un seul combat. Il va vraiment falloir que j’apprenne à maîtriser mes déplacements !
Les images sans le filigrane “PG” sont issues du kit presse des développeurs.