Imaginez… Vous êtes un robot, et vous trouvez le dernier humain vivant sur cette planète. Enfin, vivant est un bien grand mot, car elle ne semble pas très en point. Que faites-vous ? Allez-vous sauver l’humanité ?
C’est en tout cas ce qui vous sera demandé dans Void tRrLM(); // Void Terrarium. Titre de Nis America, édité chez nous par Koch Media et sorti le 10 juillet dernier, ce jeu fut une belle découverte ! Il est même sorti en édition physique avec une très belle édition, mais je n’en parlerai pas ici.
Le dernier espoir de l’humanité !
La Terre entière est plongée dans un nuage de spores toxiques provenant d’un champignon mortel. Toute l’humanité a dû se réfugier sous terre, dans des galeries saines. Les tunnels sont construits de manière automatique et en continu par des robots. Mais le manque de ressources, la faim, l’avidité des humains ont eu raison d’eux, et il n’en resta plus aucun…
Votre aventure commence dans une déchetterie sombre. Vous prenez les commandes d’un petit robot qui vient de se réveiller. A la recherche de signes sur ce qui l’entoure, il trouve une jeune fille, recouverte (et transpercée) de racines. Un peu plus loin, un autre robot, enfin surtout un écran, beaucoup plus grand et coincé dans les déchets, semble soulagé de pouvoir enfin parler à quelqu’un.
FactoryAI est une intelligence artificielle dotée d’émotions. De nombreuses émotions. Elles se lisent très facilement sur son visage d’ailleurs. Toutefois, factoryAI est à l’origine de l’extinction de l’humanité.
Pour essayer de rattraper la conséquence de ses actes, factoryAI va tout faire pour sauver la jeune fille, baptisée Toriko. Ne pouvant sortir de la décharge, une collaboration va naître entre elle et Robbie, le petit robot que vous maniez.
Pleine d’idées, factoryAI va envoyer à Robbie des plans pour améliorer l’état de santé de Toriko, et lui demander de récolter les ressources nécessaires à leur construction. Le jeu va alors s’articuler autour de 2 phases distinctes qui se répéteront tout au long de l’histoire :
- l’exploration de donjons à la recherche de matériaux, avec une vue du dessus
- la gestion de Toriko au cœur de la décharge, avec une vue sur le côté
Un robot nounou d’une humaine
Toriko est une jeune fille frêle. Il faut dire que ce n’est pas facile d’avoir été seule pendant un certain temps, plus ou moins enterrée. Elle est située dans une sorte de fiole géante cassée, que factoryAI va faire en sorte de réparer. Elle aura ainsi son Terrarium à elle, où elle pourra évoluer en toute sécurité. Enfin, plus ou moins…
Pour surveiller l’état de santé de Toriko, vous disposez d’une sorte de moniteur appelé « Pet Nanny », qui pourra vous informer à tout moment en cas de problèmes. Vous verrez si elle a faim, si elle veut jouer, si elle a fait ses besoins…
Cette description vous parle ? Et bien oui, l’ensemble est présenté à la sauce Tamagotchi, dans un encart en 8-bits, avec Toriko à la place du petit animal que vous adoptiez petit. Très simple d’utilisation, mais assimile un peu trop l’être humain au rang d’animal de compagnie, même s’il s’agit plus d’une surveillance médicale.
Les évolutions du terrarium seront nombreuses. Des simples purificateurs d’air jusqu’à des papillons pour embellir l’atmosphère, en passant par un lit, une chaise ou même encore une lune ! Ce sera à vous d’aménager cet intérieur en fonction des objets que vous aurez la capacité de créer.
Pour cela, il y aura les plans transmis par factoryAI, mais aussi ceux que vous pourrez trouvez au gré de vos expéditions, avec les composants et les ressources nécessaires. Vous pourrez ainsi former une ambiance joyeuse, ou plus sinistre, selon vos choix. La personnalisation est assez poussée, avec plusieurs plans superposés et quelques modifications possibles sur la taille et l’orientation de chaque objet.
A chaque retour d’expédition, il sera préférable de nourrir Toriko avec ce que vous avez pu trouver sur place. Des aliments pas forcément très bons, et souvent contaminés, qu’il faudra surveiller. Mais cela lui permettra de ne pas être trop malade.
Néanmoins, à tout moment, les signes vitaux de Toriko peuvent chuter, et elle peut tomber malade de différentes façons. J’ai eu droit à une liquéfaction de son corps ou à une jambe cassée, mais il y en a plusieurs autres que je n’ai pas encore eu la surprise de découvrir. Dans ce cas, vous devez rentrer au plus vite. FactoryAI vous dira quoi faire et où aller chercher ce qu’il vous faut pour la soigner.
Une stratégie à toute épreuve
La partie exploration semble simple de prime abord, mais ne l’est pas tant que ça au fil de nos expéditions. Les plans sont générés de manière aléatoire, de même que les ennemis, leur disposition et les objets.
La carte de l’étage sur lequel vous vous trouvez se découvre au fur et à mesure de votre avancée. Le carré jaune représente Robbie, votre robot, tandis que les rouges sont les ennemis, les bleus les objets, et le vert la sortie, ou l’accès à l’étage supérieur.
Le déplacement est simple, et les ennemis avancent au tour par tour. Pas de gros combats, juste des échanges de coups, et chaque ennemi abattu donne des points d’expérience. Les montées de niveau se font très rapidement, du moins au début. Et elles octroient un bonus, à choisir entre 2. Augmentation de l’attaque, de la défense, des coups critiques, guérison automatique plus rapide, attaques spéciales…
Ah oui, parce que notre petit Robbie a la capacité de se soigner tout seul, c’est très important ! Il récupère des PV tous les quelques pas. Par contre, il perd de l’énergie. Qui est également utilisée pour les attaques spéciales. Ce sont donc 2 caractéristiques qu’il faudra surveiller de près !
A chaque montée de niveau, les ennemis deviennent plus puissants, et c’est dans les étages supérieurs qu’il va falloir faire preuve de réflexion et de stratégie. Allez-vous vous concentrer sur les statistiques d’attaque, de défense, de soin, un équilibre entre tout… ?
La plus grande contrainte, c’est surtout qu’à chaque expédition, tous les bonus gagnés sont perdus ! Mais ce n’est pas tout, une grosse partie de ce que vous avez récupéré aussi ! Toutes les augmentations de niveaux, les bonus d’attaque, les attaques spéciales… tous les boosts potentiels, les objets de soin et de récupération d’énergie, les équipements… Tout ceci ne se conserve pas quand vous revenez à la décharge ! Par contre, les objets sont transformés en ressources, et vous gardez la nourriture que vous avez trouvée, ainsi que les plans et composants pour fabriquer de nouveaux objets.
Mais ce n’est pas un peu compliqué si on doit recommencer du niveau 1 à chaque fois ? Et bien si, un peu… Pour être honnête, une des premières missions m’a demandé un nombre incalculable d’essais, j’ai mis environ 8h (soit presque le quart du jeu) pour la réussir. Mais comme a dit un grand homme :
Au gré de vos expéditions, vous gagnez de la nourriture à donner à Toriko. Mais surtout vous récoltez des plans pour aménager son terrarium. Oui, mais quel intérêt hors esthétique ? Et bien tout simplement, chaque fois que vous fabriquez pour la première fois un objet, celui-ci active un bonus permanent (cette fois) pour Robbie. Attaque améliorée, défense, nombre de points de vie, et même des attaques spéciales qui sont octroyées à vie !
Ainsi, chaque expédition peut tout de même vous rendre plus fort à terme, même si le côté aléatoire et le hasard rendent les choses potentiellement plus longues. Ajoutez à cela un choix minutieux des bonus lors des montées de niveau, et votre Robbie peut se transformer le temps d’une expédition en véritable machine de guerre !
Pour ma part, j’avais commencé par augmenter l’attaque, mais par moment les ennemis nous entourent de toutes part, surtout dans des antres de monstres, donc la défense a son importance. Il faut choisir le bon équilibre.
Une direction artistique en symbiose
J’ai été particulièrement touchée par les graphismes du jeu, surtout lors de la gestion du terrarium. Car les 2 modes de jeu sont très différents. Dans leur petit antre, on voit Robbie, factoryAI et Toriko en vue de côté, avec des graphismes dessinés à la main, avec un léger effet d’aquarelle. L’ambiance est un peu sombre, mais en même temps très douce. Les spores (probablement contaminés) qui errent dans l’air ajoutent un aspect presque féerique à l’ensemble.
En parallèle la musique associée est plutôt douce. Elle est assez discrète, mais parfaitement choisie pour profiter de ce moment privilégié entre les 3 nouveaux amis.
A l’inverse, les expéditions sont présentées en vue du dessus, avec des graphismes un peu plus carrés, moins soyeux. Selon la destination choisie, l’ambiance sera plutôt mécanique, végétale, empoisonnée… Les salles sont plus angulaires, mais les décors qu’elles contiennent adoucissent le rendu final. De leur côté, les ennemis sont bien détaillés, que ce soit les robots ou les animaux, et leur mouvement reste fluide, malgré le côté haché du tour par tour.
Dans ces donjons, la musique est plus électronique, ce qui colle très bien avec cette ambiance de monde envahi par des robots. Elle peut paraître assez répétitive, mais finalement peut varier selon l’étage, la salle sur laquelle on tombe, ou les pouvoirs activés.
Pour moi le choix de cette direction artistique est juste parfait, et contribue énormément à mon plaisir de jouer. Chaque élément pris séparément (gestion de Toriko / expéditions) pourrait lasser, mais l’alternance des 2 apporte un beau dynamise, appuyé par ce changement d’ambiance et de graphiques.
Editeur : Koch Media (développé par Nippon Ichi Software / Nis America)
Supports : Switch (PS4)
Tarif Switch : 24,99 €
Jeu testé fourni par Koch Media.
Pour vous le procurer en version physique, c’est par ici !