Site icon PassionaGeek

[Test] Ageless, nouvelle introspection en 8-bits (Switch)

Bannière test Switch Ageless

Ageless est un jeu que j’ai découvert il y a peu de temps, lors du Steam Game Festival en début d’été. J’avais pu jouer à une démo du jeu et elle m’avait bien plu. J’y voyais un successeur à Céleste, excellent jeu de plateforme en 8-bits. Mais je craignais une pâle copie. Les graphismes étaient similaires, de même que le ton du jeu et un peu le gameplay, malgré quelques différences.

Finalement, une fois le jeu complet entre les mains, il se démarque bien plus que je ne pensais, même si le rapprochement des 2 titres est évident. Vous pouvez voir le début du jeu sur le replay de mon stream.

Bienvenue à Pandora

Kiara est en quête d’un sens à sa vie. C’est pour cette raison qu’elle se dirige vers Pandora, où est sensé se trouver un portail qui lui permettra d’accéder à un don. Lequel ? Nul ne le sait, le portail choisit celui qui est sensé vous être le plus utile. Dans sa quête, elle chute dans un ravin, et rencontre Vi, qui l’a sauvée.

Lui aussi est venu chercher un don, dans le but d’aider sa jeune sœur Alia, très malade. Il ne nous dit pas celui qu’il a obtenu, mais il semblerait qu’il s’agisse de téléportation. Sur ses conseils, Kiara poursuit son chemin et arrive enfin au portail.

Elle doit ensuite apprendre à contrôler son don. Mais les Pierres Vivantes de Pandora ne la laisseront pas l’utiliser à mauvais escient. Il lui faudra prouver sa valeur après quelques épreuves. Plus exactement en traversant ces terres, et en échappant à la menace finale.

Tout au long du jeu, chaque petit tableau constitue une énigme à résoudre pour avancer, en utilisant le don qu’elle vient de recevoir. Fort heureusement, les sauvegardes sont nombreuses !

Son don ? La gestion du temps. Kiara est capable de décocher des flèches qui vont rajeunir ou vieillir tout être vivant, animal comme végétal. Cela lui sera fortement utile pour faire grandir des arbres pour accéder à des lieux en hauteur, ou vieillir un marcassin et le transformer en sanglier capable d’abattre des murs !

Mais son don ne s’arrête pas là. Elle obtient également la capacité de devenir elle-même intemporelle pendant une courte période. Le temps se fige alors autour d’elle, et elle peut utiliser l’énergie des êtres vivants autour d’elle pour obtenir un boost supplémentaire.

Ce dernier mode sera régulièrement utilisé pour collecter des reliques. La lettre A visible uniquement quand Kiara est intemporelle, et généralement plus difficile à atteindre. Je n’ai pas encore très bien compris l’intérêt de ces reliques, en dehors du tableau qu’elles illustrent. J’ai pu en finaliser un, mais je n’ai pas vu de différence, donc je n’ai pas pousser beaucoup plus loin.

L’utilisation des dons de Kiara peut paraître flou, mais les premiers instants du jeu vous accompagnent parfaitement dans la maîtrise de ce don. Chaque élément est précisé au bon moment, et permet d’appréhender les commandes petit à petit, de manière plutôt intuitive.

Vi, un ami qui ne veut pas que du bien

La rencontre avec Vi est le centre du scénario du jeu. Vi veut aider sa sœur, et cherche de quoi le faire. Après leur rencontre, Kiara souhaite faire de même, pensant avoir trouvé un sens à sa vie. Vi accepte l’aide de Kiara, mais cela ne se passera pas forcément comme il l’entendait. Il va s’éloigner de sa nouvelle amie, à la recherche de plus de pouvoir. Kiara va chercher à le rattraper pour éviter qu’il ne commette le pire, tout en essayant d’aider Alia.

Ageless se découpe en plusieurs mondes, que Kiara va traverser, à la poursuite de Vi. Chacun d’entre eux est très différent, dans ses graphismes toujours en 8-bits mais de couleurs et d’ambiance très différentes, mais aussi et surtout ses mécaniques de jeu.

Chaque monde contient 1 ou 2 végétaux, de même pour les animaux. Les végétaux ont 3 ou 4 stades de croissance, tandis que les animaux en ont 5 (œuf ou larve, enfant, adulte, vieux, mort). Grâce aux flèches de Kiara, chaque être vivant pourra passer d’un stade à l’autre, plus ou moins indéfiniment.

Ce buisson est le stade 3 de ce végétal (sur 4)

A Pandora, il faut jongler entre des petites pousses qui deviennent grands arbres, des buissons avec des baies qui attirent les marcassins, qui eux grandiront en sanglier qui détruira les murs verticaux, lui-même pourra vieillir en sorte de mammouth qui sera tellement lourd que les murs sur lesquels il se trouve se désagrégeront.

A Remnant, ce sont des pousses trampolines qui deviennent buissons lanceurs de piques, puis arbres dont le tronc vous fait sauter en l’air. Tandis que la faune est ici aquatique, avec un têtard qui devient un poisson qui apporte de l’oxygène (la durée sous l’eau est comptée), puis un orque que vous pourrez piloter, et enfin une baleine qui vous propulsera avec son jet d’eau. Et ainsi de suite dans chaque monde… Sachant qu’en avançant, les mécaniques se compliquent.

Tout au long du jeu, le dialogue entre Kiara et Vi ne cessera, même si ce dernier s’éloigne de plus en plus car il ne comprend pas le raisonnement de Kiara. Lui ne voit que sa sœur mourante, tandis que Kiara tient compte de tout ce qui l’entoure et des différentes rencontres qu’elle fera au cours de son aventure. Il garde des œillères, tandis qu’elle mûrit.

Un voyage philosophique

Chaque monde traversé dans Ageless apporte son lot de personnages et de problématiques spécifiques. Les rencontres guident Kiara dans sa quête d’un sens à sa vie, et lui font se poser des questions. Elle veut aider un maximum de personnes, mais comprend que ce ne sera pas toujours possible. Ses pensées face à la situation de Vi se précisent.

Ageless n’a pas de combats à proprement parler. Tout n’est que gestion du don, jouer avec le temps sur les êtres vivants, et user de son intemporalité. Le tout pour avancer et atteindre la fin du monde traversé. Il n’y a donc pas de boss de fin, mais un petit stress supplémentaire, souvent sous différente forme.

Pour sortir de Pandora, il faudra fuir cette pierre vivante avant qu’elle ne vous atteigne…

Un gros point du jeu, c’est la philosophie, avec plusieurs thèmes abordés tout au long de l’aventure :

De nombreuses étapes joueront sur la pensée de Kiara, et sur la nôtre par la même occasion

Le jeu est une véritable introspection, et le joueur peut s’identifier à Kiara, ou à un autre des personnages, à plusieurs reprises. C’est profond, sans être étouffant, c’est assez agréable.

Une impression de déjà vu ?

Je le disais en introduction, les premières minutes de Ageless m’ont fortement rappelé Céleste, un jeu que j’avais beaucoup aimé. La patte graphique est très proche, surtout dans le premier monde. L’aspect 8-bits y est pour beaucoup, mais l’ambiance entière s’en rapproche. Les couleurs sombres, l’aventure découpée en tableaux très courts, une certaine introspection, l’ambiance musicale… et même l’humour très présent.

Un des détails qui m’a le plus marqué, c’est la façon de respirer des personnages. Je me revoyais dans Céleste. A tel point que je suis allée vérifiée si les développeurs de Ageless n’étaient pas les mêmes ! Non, mais l’inspiration y est.

L’ambiance elle-même rappelle également beaucoup le premier titre. Une jeune fille qui part, seule, à la recherche de quelque chose. Elle tombe sur une personne qui devient rapidement son ami, et elle se retrouve avec une sorte de pouvoir spécial.

Nous ne sommes pas du tout dans de l’escalade, mais encore une fois, le rapprochement est facile.

Toutefois, au fil de l’aventure, Ageless apprend à se démarquer. Les décors changent totalement, l’amitié prend un tournant différent, et la gestion des tableaux est unique.

Par ailleurs, Kiara rencontre de nombreuses personnes autour d’elle. Elle va également chercher à les aider, mais j’ai trouvé que les interactions étaient bien plus nombreuses.

Donc oui, Ageless est fortement inspiré par Céleste, c’est évident. Mais les développeurs ont su en faire un jeu à part, avec sa propre histoire et son propre gameplay !

Vous aurez même droit à un compteur de morts, même s’il est un peu plus discret, associé à toutes les informations sur les niveaux au sein d’une carte très belle et détaillée.

Editeur : Thunder Lotus Games
Supports : Switch (PC, PS4, Xbox One)
Tarif Switch : 24,99 €
Jeu testé fourni par Thunder Lotus Games.

Quitter la version mobile