Spiritfarer est un jeu que j’ai découvert l’année dernière lors de mon passage à la gamescom. Il fait partie de ces jeux doux, sans violence, qui m’attirent beaucoup. Avec un message très fort, celui du passage dans l’au-delà. Un thème qui n’est pas facile à aborder, et mon premier essai m’avait rassuré sur ce point.
J’ai pu tester le jeu après l’arrivée de la traduction française, bien pratique pour comprendre ce thème. Mon ressenti final est toutefois un peu plus mitigé. Je vous laisse lire pourquoi.
La nouvelle passeuse d’âmes
Stella est une jeune fille pleine de vie et de bonne volonté, accompagné de son chat Daffodil. Sans trop d’explications, elle se retrouve face à Charon, le Spiritfarer, le passeur d’âmes. Ce dernier lui transmet le flambeau, sous forme d’une boule d’énergie appelée Lanternelle. Un objet qui sera fort utile à Stella dans sa mission, se transformant à peu près en tout ce dont elle pourra avoir besoin.
Sa mission sera simple : aller chercher les esprits errants sur différentes îles, et les ramener au Seuil Eternel, un lieu magnifiquement réalisé, empreint de profondeur et de magie. Mais avant de les libérer, Stella devra les aider, les écouter, et compléter différentes requêtes.
Un bateau l’attend sur la première île, ainsi que le premier esprit à libérer. Dès les premiers instants, on sent qu’il y a une histoire entre ce personnage, Gwen, et Stella. Mais ce n’est qu’après plusieurs heures et dialogues que nous comprenons leur lien.
Chaque esprit aura besoin de nourriture, d’un lieu d’habitation à construire, et de câlins ! Enfin oui et non. Les câlins ne sont pas obligatoires, mais ils augmentent fortement le niveau de bonheur de l’esprit, rendant probablement son voyage final plus proche. Mais ils sont rapides et tellement adorables !
Petit à petit, le bateau va donc se transformer en véritable palace avec une multitude de pièces construites par Stella, avec différents matériaux. La plupart sur demande des esprits. Le reste grâce à des plans à acheter au chantier naval. Un lieu essentiel, où toutes les améliorations obligatoires et facultatives seront accessibles !
Gwen, Atul, Astrid… Les esprits qui vont passer sur le bateau de ^la nouvelle Spiritfarer sont assez nombreux, et ont tous leur propre histoire. Et leur caractère… Tant et si bien qu’il sera très facile de se rapprocher de l’un ou plusieurs d’entres eux selon notre vécu. Mais aussi de vouloir en faire partir d’autre plus vite car ils sont plus exaspérants… Tout le monde aura ses préférences, j’ai eu les miennes.
Stella en connaîtra certains, mais d’autres lui seront étrangers. Cela ne l’empêchera pas de mener à bien sa mission ! Une fois toutes les requêtes terminées, l’esprit demandera à Stella de l’amener au Seuil Eternel afin qu’il puisse reposer en paix.
Un moment très fort. Un passage obligatoire et régulier dans le jeu, où les dernières paroles de chaque esprit pourront résonner longtemps dans nos têtes.
Mais après le premier départ (qui arrive assez tardivement malgré tout), une cinématique alerte le joueur sur un autre danger qui semble planer… Seule la fin du jeu permettra de connaître le fin mot, avec une certaine déception sur ce point pour ma part.
Le bateau d’une Spiritfarer
Le bateau est l’élément incontournable du jeu. On y passe bien les trois quarts de son temps. De base, il est constitué d’une cabine de capitaine avec un lit, et la barre avec la carte pour se diriger d’une île à l’autre.
Cette carte se dévoile au fur et à mesure de nos voyages, et des destinations demandées par les esprits. Elle est constituée d’îles, mais aussi de divers évènements comme des orages, des pluies de comètes, des marchands ambulants, des bateaux-taxis… Certains associés aux esprits d’ailleurs. Elle est grande, mais le bateau se déplace assez doucement.
Au-dessus de la cabine, une table de construction. Avec les plans adéquats, Stella va pouvoir construire petit à petit les autres éléments du bateau. Une chambre pour accueillir les invités, une cuisine pour les nourrir, des jardins pour planter des graines… Les premiers éléments sont basiques, mais vont se complexifier au fil de l’histoire.
Pour finir par devenir une véritable usine, avec une chambre personnalisée pour chaque esprit, des pièces pour des ressources naturelles, et des pièces de fabrication : métier à tisser, scierie, fonderie… Il y a presque trop de choses à faire !
Mais pour construire tout cela, il faut des ressources. Elles ne sont pas toutes accumulables sur le bateau. Les visites des différentes îles permettront d’accumuler ce qu’il faut. Bois, minerais, roches, baies… Mais aussi graines et produits d’origine animale dans les quelques commerces.
J’ai beaucoup aimé les différentes îles. Les décors sont juste sublimes pour la plupart, et très variés. De la plus pure nature à la ville pleine de bâtiments. Ma préférence allant pour les montagnes et les décors japonais.
La routine maritime
A chaque remontée sur le bateau, ce furent toutefois les mêmes réflexes. Tout d’abord choisir la prochaine destination. Puis discuter avec les esprits. Certains réclament une certaine attention particulière, marquée par un point d’exclamation. Mais tous auront besoin de manger, et ne diront pas non à un câlin.
Le temps de la traversée, les tâches sont multiples. Un peu de pêche pour amasser du poisson à cuisiner (il y en a de toutes sortes), ou faire le tour des champs du bateau pour arroser ou récolter. Passer en cuisine pour préparer un nouveau plat, penser à aller couper quelques morceaux de bois pour façonner des planches pour le prochain bâtiment…
Entre toutes les actions possibles et les différents matériaux et plats existants, le jeu a une sacrée durée de vie. Mais j’ai trouvé ça beaucoup trop répétitif. C’est à la fois lent et trop rapide. D’un côté il y a vite trop de choses à faire en même temps. De l’autre, le trajet pour se rendre à une destination qui fera avancer l’histoire est souvent long. D’autant que le bateau ne navigue pas de nuit.
Il est possible de profiter de l’arrêt du bateau pour s’affairer sur les différentes tâches de récolte de ressources ou bien aller dormir. J’étais souvent partagée, je dois l’avouer. J’ai passé beaucoup de temps à amasser poissons et légumes et tenter des recettes. Mais avec une certaine frustration de ne pas avancer assez vite dans l’histoire.
Cette partie du jeu hache le rythme, et finalement le joueur s’imprègne moins de l’histoire de chaque esprit. J’ai trouvé ça assez dommage. Au vu du thème abordé, j’aurais préféré pouvoir me lier un peu plus avec les personnages plutôt que d’être pressée de répondre à leurs requêtes pour que le jeu avance et en voir le bout.
Editeur : Thunder Lotus Games
Supports : Switch (PC, PS4, Xbox One)
Tarif Switch : 24,99 €
Jeu testé fourni par Thunder Lotus Games.